Le fils
Jo Nesbø
débute dans la prison de Staten où Sonny Lofthus héroïnomane, purge sa peine. A la suite d’une confidence d’un autre détenu au sujet du suicide de son père, toute la réalité de Sonny est bouleversée, c’est alors l’échappée belle dans Oslo. Nous vivons alors au rythme des expéditions punitives de Sonny. Tout cela pour venger son père ancien policier dont le suicide honteux avait brisé le destin de sa famille. Autour de Sonny gravite une cohorte de personnages secondaires tous plus attachants les uns que les autres, il y a la belle Martha qui accueillera Sonny dans sont refuge pour toxicos, Markus, un enfant qui vit dans le voisinage de l’ancienne maison des Lofthus et qui y jouera un beau rôle, Simon vieux flic qui a connu son père et est chargé de l’enquête ainsi que et sa jeune partenaire Kari. Il y a aussi Pelle le chauffeur de taxi ainsi que deux codétenus qui vont aider Sonny. On touche de près le milieu mafieux et toutes ses horreurs, la police et le système carcéral corrompus. Des armes trafiquées, des dogues argentins tueurs, de la traite de très jeunes femmes, tous les éléments sont là pour nous faire plonger dans l’univers particulier de Jo Nesbø. La construction du roman est particulièrement efficace et chaque chapitre et sous chapitre nous emporte dans une vision différente de Sonny. L’auteur ne prend jamais partie et ainsi le lecteur peut appréhender de façon plus subtile la personnalité incroyablement forte de Sonny. Nous y découvrirons un jeune homme à qui on a volé une bonne partie de sa vie et qui pour atténuer sa souffrance c’est réfugié dans l’héroïne. Il a un côté très dur par les actes terribles qu’il est capable de commettre et à la fois il y a chez lui une vulnérabilité qui est touchante. Jusqu’à la dernière minute le suspense est maintenu et c’est avec étonnement que j’ai lu les dernières lignes. Ce livre était passionnant et j’ai eu bien du mal à le lâcher. Bonne lecture.
"Comment... comment sait-on que quelqu'un nous aime Pelle?
- On le sait c'est tout. C'est plein de petites choses imperceptibles. L'amour ça vous enveloppe comme la vapeur d'un hammam, tu vois. On ne voit pas les gouttes, mais on a chaud. On est humide. Et propre". Pelle eut un rire gêné, mais il n'était pas peu fier de ses paroles.