le chuchoteur
Donato Carrisi
Né en 1973, Donato Carrisi est l’auteur d’une thèse sur Luigi Chiatti, le « Monstre de Foligno », un tueur en série italien. Juriste de formation, spécialisé en criminologie et sciences du comportement, il délaisse la pratique du droit pour se tourner vers l’écriture de scénarios. Le Chuchoteur, son premier roman, a remporté de nombreux prix littéraires.
Cinq petites filles ont disparu.
Cinq petites fosses ont été creusées dans la clairière.
Au fond de chacune, un petit bras, le gauche.
Depuis qu’ils enquêtent sur les rapts des fillettes, le criminologue Goran Gavila et son équipe d’agents spéciaux ont l’impression d’être manipulés. Chaque découverte macabre, chaque indice les mènent à des assassins différents. La découverte d’un sixième bras, dans la clairière, appartenant à une victime inconnue, les convainc d’appeler en renfort Mila Vasquez, experte dans les affaires d’enlèvement. Dans le huis clos d’un appartement spartiate converti en QG, Gavila et ses agents vont échafauder une théorie à laquelle nul ne veut croire : tous les meurtres sont liés, le vrai coupable est ailleurs.
Quand on tue des enfants, Dieu se tait, et le diable murmure…
Ma chronique
J’arrive plusieurs années après la bataille et pourtant en terminant ma lecture du chuchoteur, j’en reste encore toute étourdie. Je me suis laissé prendre dans les filets de ce roman noir et terrible ; Nous sommes à la poursuite d’un tueur de petites filles qui avant de les occire leur coupe le bras gauche et c’est comme cela que commence l’enquête dans laquelle les policiers se retrouvent perdus sans pistes aucunes et bientôt un bras supplémentaire et une sixième disparition à résoudre. Alors ils font appel à Mila une jeune femme policière qui à résolu plusieurs affaires d’enlèvements et de meurtres d’enfants. Toute l’équipe d’enquêteur plus le criminologue Goran, ensemble ils vont se montrer persévérants, intuitifs et résolument prêts à prendre des risques pour débusquer le tueur. Il y a de nombreux personnages peut-être même trop et il faut bien souvent s’accrocher pour les suivre et faire aussi des retours en arrière dans le passé de Mila mais petit à petit tout se met en ordre et avec un suspense affolant, on commence à entrevoir une solution. Mais aussitôt, l’auteur nous donne autre chose à nous mettre sous la dent, les ramifications sont géantes et elles nous entraînent dans des lieux sombres, froids et glauques. Les personnages de Mila, Goran et dans une moindre mesure Boris ont su me toucher par leur vulnérabilité, celle de Mila étant la plus forte puisqu’elle vient de blessures d’enfance et pèse dans sa personnalité d’aujourd’hui. Le scénario est riche, intense et nous laisse entrevoir la notion de « chuchoteur » que je ne connaissais pas. Un thriller haletant ont on ne peut s’empêcher de tourner les pages et un véritable talent de l’auteur comme un faiseur d’ambiance plus sordide les unes que les autres. Juste avoir l’impression d’être dans une bulle psychologique dont on ne sortira pas indemne. Je vais attendre un peu avant de poursuivre une nouvelle enquête avec l’écorchée mais je le lirai c’est certain rien que pour retrouver le personnage inclassable de Mila. Bonne lecture.
Citation :
Mila pensait que chacun de nous a un chemin. Un chemin qui nous mène chez nous, vers nos proches, les gens à qui nous sommes les plus liés. D’habitude, c’est toujours le même chemin, on l’apprend dès l’enfance et on le suit pour la vie. Mais il arrive que ce chemin se brise, qu’il reprenne ailleurs. Ou bien, après avoir suivi un parcours sinueux, il revient au point de rupture. Ou encore, il reste comme suspendu.
Mais parfois il se perd dans l’obscurité.
Mila savait que plus de la moitié des gens qui disparaissent reviennent et racontent une histoire. Certains n’ont rien à raconter, ils reprennent leur vie d’avant. D’autres ont moins de chance, il ne reste d’eux qu’un corps muet. Et puis, il y a ceux dont on ne saura jamais rien.
Parmi ceux-là, il y a toujours un enfant.