Le Phare d'Edgar
LE GALL Bérengère
BONVICINI Stéphanie
Journaliste diplômée de l'I.N.A., Stéphanie Bonvicini a toujours eu la chance de travailler pour différents médias : radio, télévision, presse écrite. Auteur d'une biographie de Louis Vuitton (Fayard) et co-auteur de 3 essais avec Jacques Attali, elle écrit un jour un conte pour enfants "La petite taiseuse" (Naïve) qui remporte le Prix Sorcières 2011. Depuis, elle n'a pas du tout envie de revenir dans le monde des grands ! Elle tente de partager son expérience de la vie avec les plus petits en faisant le choix des mots qui ne les prennent pas pour des idiots. Elle aime définir le cœur de son inspiration par cette réflexion : "Ce qui est important n'est pas ce que les enfants disent mais ce qu'ils taisent".
Depuis toujours, du haut de son phare, Edgar guide les marins. Un jour trois messieurs lui annoncent que tout va changer, que le phare doit s'éteindre pour qu'un autre plus moderne soit construit.
Edgar est inconsolable, il se met à pleurer, et ses larmes ne cessent de couler... les habitants s inquiètent. Personne ne sait comment l'arrêter. Mais, faut-il vraiment qu il s arrête...?
Ma chronique :
Superbe livre, superbe histoire. Le livre avec son format tout en hauteur permet une belle exploration du Phare d'Edgar. Les illustrations prennent toute leur ampleur pour notre plus grand plaisir. J’ai particulièrement aimé le choix des couleurs qui reviennent sur les pages, ces tons de bleus, gris blanc et rouge sont superbes et nous donne un très joli combo. Le portrait d’Edgar avec sa barbe correspond tout à fait au marin que j’avais en imagination avec sa barbe sauvage, son pull à col roulé, il ne manquait plus que la marinière pour que la panoplie soit parfaite.
Quand à l’histoire, elle a toute son importance, lorsque trois tristes sires viennent annoncer à Edgar que son Phare va être modernisé et qu’on n’aura plus besoin de ses services, c’est à pleurer. D’ailleurs Edgar va pleurer toutes les larmes de son corps… C’est toute l’histoire du combat entre la tradition d’un côté, un phare sans gardien il n’y a rien de plus triste et le progrès de l’autre.
La troisième chose qui m’a vraiment plu dans ce livre ce sont les textes. La qualité des dialogues qui s’apparente à de la poésie, c’est très agréable à lire à voix haute.
Avec ce très beau livre, on est touché en plein cœur par le désespoir d’Edgar mais pas que. Il sait nous emporter dans sa petite folie et c’est bien agréable. Bonne lecture.
Citation :
Il fallait voir le regard d'Edgar
Quand, sur la mer, dansait le faisceau du phare,
Découpant les vagues, cuivrant l'écume, montrant la route aux navires.