Ce qu'il reste
Un jour, le village est secoué par la disparition d'une jeune femme, montée à bord d'une fourgonnette qui s'est enfoncée dans les bois. À Ponte, tout le monde se connaît, tout se sait. Mais il y a des choses que personne ne peut imaginer.
Trente ans après les faits, Elia raconte cet été où tout a basculé, et ce qu'il en reste.
Un beau roman qui a su me toucher. C’est Elia le personnage principal qui nous raconte sa vision de cet été en 1978 où sa vie a basculé. J’ai aimé lire les souvenirs d’un adulte nous contant son adolescence et la tragédie qui a secoué sa famille. On trouve de très belles choses dans ce roman, la montée en tension fonctionne et on sent qu’il va se passer quelque chose de terrible. La lente descente aux enfers du père ne se fera pas s’en entrainer à sa suite le destin des membres de sa famille. Le retour dans le passé d’Elia est à son initiative et l’on vit avec lui ce qu’il a ressentit, éprouvé et vécu lorsque les évènements ont eu lieu. J’ai trouvé Elia très solitaire avec peu ou pas d’amis pour partager ses joies et ses peines. En revanche le rapport d’Elia à sa mère est omniprésent et très fort. Cette femme montrera des forces insoupçonnées pour maintenir le plus possible la cohésion familiale. C’était incroyable de voir l’imagination de l’auteur à travers les paroles d’Elia pour la description des actes et des pensées de son père. La fin du livre nous révèle une surprise de taille qui donne un sens et un regard nouveau sur l’histoire. J’ai aimé le côté intimiste de ce livre avec peu de personnages, il aurait presque pu se jouer en huis clos. C’est tout le talent de l’auteur qui s’exprime dans les non-dits, les secrets de famille et la façon de les dévoiler lentement avec beaucoup de pudeur. Un petit bémol cependant, l’écriture ou serait-ce la traduction m’a parfois dérangée dans la façon de formuler les choses toujours entre deux tirets, cette figure de style devient lassante pour le lecteur car elle est répétée bien trop souvent et cela m’a gêné.
Elle rejoint la fourgonnette et jette sa branche tandis que mon père, la bouche sèche, les mains tremblantes, débarrasse le siège passager - une torche électrique, des paquets de clopes chiffonnés - en jetant tout par terre.