L'île des absents
Je remercie les Editions Presse de la Cité pour cette nouvelle lecture.
Caroline Eriksson
Née en Suède en 1976, Caroline Eriksson est psychologue de formation. En cours de publication dans plus de vingt pays, L'Île des absents est son premier roman entièrement fictionnel. Caroline Eriksson vit à Stockholm avec son mari et leurs deux enfants.
On l'appelle le Cauchemar. C'est un lac à l'eau noire et stagnante, quelque part en Suède, dont la légende raconte qu'il est maudit. Au milieu du Cauchemar, il y a un îlot. Sur cet îlot, Alex et la petite Smilla vont faire une promenade, tandis que Greta les attend dans la barque amarrée au rivage, puis s'endort. À son réveil, la nuit tombe et seuls retentissent au loin les cris lugubres des oiseaux aquatiques. L'homme et la fillette ont disparu. De retour dans le cottage que la petite famille occupe au village, Greta fouille chaque pièce et tente en vain de joindre Alex. En proie à la panique, elle décide de se rendre au commissariat. Seulement, sur place, un policier lui annonce qu'elle n'est pas mariée et n'a jamais eu d'enfants. Qui sont Alex et Smilla ?
Ma chronique :
Il est des livres où on ne peut quasiment rien dire sous peine de trop en révéler et c’est le cas pour le superbe thriller psychologique écrit par caroline Eriksson. J’ai apprécié le travail d’écriture et de mise en place de l’intrigue, couche après couche, un peu comme un mille feuilles, on découvre lentement les choses qui se mettent en place et petit à petit on entre dans le vif du sujet avec une profondeur insoupçonnée. Dans ce livre tout est mystérieux et j’ai eu l’impression de flotter dans une brume avant d’y voir un peu plus clair et déjà j’étais à fond dedans. Le personnage de Greta est d’une complexité incroyable, chaque fois qu’elle faisait quelque chose, je me sentais perdue parce que moi, je n’aurai jamais pris la même voie. Alors c’est comme fouiller dans l’esprit de quelqu’un de perturbé et il faut être capable de pousser un peu plus loin les pages à lire au début sans savoir où l’on va nous emmener, cela peut sembler déstabilisant mais au final c’est surtout passionnant. Et il faut bien le dire l’auteur sait parfaitement jouer de cette étrangeté. On comprend très tôt que la disparition de son père a été et est toujours un grand traumatisme dans sa vie. On a l’impression de la suivre sur un chemin dangereux et à la fois on ressent très rapidement que ce chemin sera rédempteur ou ne sera pas. La relation à la mère est aussi très instructive et nous renverra forcément à une réflexion qui nous est propre. En débutant ma lecture je m’attendais à ce que cette fameuse île dont on nous parle soit plus exploitée mais finalement l’auteur ne s’en sert uniquement que comme un décor angoissant mais qui n’est pas en relation avec le véritable thème abordé et cela m’a un peu déçue. Pendant une grande partie du livre on suit Greta sur cette île et j’attendais autre chose qui n’est pas venu. Alors certes « l’île aux absents » aborde des thèmes très sombres et glauques mais il reste pour moi une lecture très satisfaisante.
Citation :
La peau me démange comme si j'étais sur le point de muer pour redevenir celle que je suis en réalité, bien que j'aie essayer d'effacer ma personnalité.
Ce n'est qu'en grandissant que j'avais compris que ce fameux soir ne sombrerait jamais dans l'oubli.
J'avais refoulé l'image de mon mieux mais voilà qu'elle revenait l'atteindre de plein fouet, la main qui rendait l'air et s'abattait sur moi