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L'atelier de Litote
5 août 2018

Délivrance

 

 Je remercie les Editions Gallmeister pour l'envoi de cette nouvelle lecture.

James Dickey

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James Dickey est né en 1923 à Atlanta. Après avoir été pilote de chasse pendant la Seconde Guerre mondiale et la guerre de Corée, il devient professeur. Son premier livre paraît en 1960. et en 1965 il obtient le National Book Award pour son recueil de poèmes Buckdancers Choice. En 1970, il publie Délivrance, qui obtiendra le Prix Médicis étranger et sera adapté au cinéma par John Boorman, ce qui assurera à cette terrible fiction une renommée internationale. James Dickey est mort à Columbia en 1997.

 

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Présentation de l'éditeur
Avant que la rivière reliant la petite ville d'Oree à celle d'Aintry ne disparaisse sous un immense lac artificiel, quatre trentenaires décident de s'offrir une virée en canoë pour tromper l'ennui de leur vie citadine. Gagnés par l'enthousiasme du charismatique Lewis et bien que peu expérimentés, Bobby, Ed et Drew se laissent emporter au gré du courant et des rapides, au coeur des paysages somptueux de Géorgie. Mais la nature sauvage est un cadre où la bestialité des hommes se réveille. Une mauvaise rencontre et l'expédition se transforme en cauchemar. Les quatre amis comprennent vite qu'ils ont pénétré dans un monde où les lois n'ont pas cours. Dès lors, une seule règle demeure : survivre.

Ma chronique : 

Il y a bien des années j’avais vu le film Délivrance et  avant d’ouvrir le livre il ne m’en était resté qu’une image musicale celle du fameux duo guitare/banjo. J’avais très envie de découvrir le texte qui avait servi de base au scénario du film de John Boorman et de sortir des quatre coins d’un écran pour laisser libre court à l’espace illimité de mon imagination.  Je n’ai pas été déçue car cette histoire est puissante. Certes 48 années nous séparent de sa première publication et  l’écriture est particulière puisqu’on est plus dans un style documentaire avec un narrateur unique. Les descriptions de la nature, de la rivière, le suspense qui monte tout cela est fait avec un côté quasi lyrique, James Dickey était un poète. J’ai trouvé la scène du banjo magnifiquement écrite. Ce livre est comme un mélange de  thriller, d’aventure, d’amitié, d’effroi et d’horreur que seule la rencontre avec une situation dépassant l’entendement peut infliger.  Cette situation imprévisible est écrite avec une terrible simplicité factuelle, pas un mot de trop. J’ai vraiment eu la sensation que la rivière et la nature environnante était à elles seules un personnage à part entière, on ressent son courant, sa force, son ingéniosité avec chaque description. Comme s’il y avait une opposition entre une nature  saine, resplendissante et sauvage et la dépravation de la nature humaine.  L’intrigue est simple, quatre hommes décident de descendre en canoës un tronçon d’une rivière fictive de Cahulawassee  peu connue dans une région montagneuse de Géorgie. Comment un week-end entre amis qui commençait par une rupture de la monotonie à la recherche de décompression,  peut se transformer pour devenir une lutte acharnée pour sa survie. J’ai rarement lu  un roman ou la bataille physique pour sa survie reste aussi réaliste que celui-ci.  Ed notre narrateur change sous nos yeux et devient un homme qu’il n’aurait jamais pensé être. Tout le côté philosophique a aussi une résonance particulière sur, qu’est ce qui fait de nous des hommes civilisés ? Même si on ne voulait pas savoir ni voir le côté animal nauséabond de l’homme, la vérité humaine nous revient comme un boomerang en pleine face. Bonne lecture.

 

Citations : 

J’étais à bord. Nous nous écartâmes de la berge en poussant sur nos pagaies.
Une force lente s’empara de nous. La rive commença à reculer. J’éprouvai l’urgence complexe du courant, comme une chose faite de nombreux fils soumis à une traction, et cette notion fut accompagnée en moi par cette même sensation que j’éprouvais toujours à l’instant où je perdais conscience au moment de m’endormir. Cette sensation d’un départ vers quelque chose d’inconnu que je ne pouvais éviter, mais d’où je reviendrais.


 

Drew accorda sa guitare par petites touches légères puis lança un accord doux qui s’en alla en flottant, en voguant.
— J’avais toujours rêvé de faire ça, dit-il. Sauf que je l’ignorais.
Sa main gauche remonta sur le manche, lâchant accord après accord. Ils se formaient et miroitaient les uns sur les autres dans la nuit, en une harmonie solitaire. Puis il commença à jouer des notes détachées et ajouta une ligne de basse.
— C’est la musique des bois, dit-il. Vous ne trouvez pas ?


 

Je touchai la garde du coutelas que je portais à ma ceinture et me souvins que tous les hommes avaient d'abord été des petits garçons et que les petits garçons avaient toujours exploré toutes sortes de chemins pour devenir des hommes.

 

gallmeister

la litote

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G
Je ne connaissais pas du tout.
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