Cry Father
Je remercie les Editions Gallmeister pour l'envoi de cette nouvelle lecture.
Benjamin Whitmer
Il y a quelques semaines, j'ai découvert Benjamin Whitmer avec Pike et j’avais très envie de renouveler l’expérience avec un nouveau titre. Cry Father ne m'a pas déçu. Cry Father est une histoire de paternité, deux pères et deux fils mais pas seulement, tout se déroule dans un climat de violence brutale et d’abus d’alcool et de drogues de toutes sortes.
Patterson se donne à son travail autant qu’il s’adonne à l’alcool, il nettoie des zones forestières sinistrées après des tempêtes comme Katrina et tente d’éliminer le reste du temps en se retirant dans un endroit isolé de la vallée de San Luis, au Colorado, tout cela pour supporter la perte de son fils décédé.
Junior déteste son père Henry (un des rares amis de Patterson) qu’il rend responsable de tous ses maux et passe son temps en combines, drogues et un peu de temps pour sa petite fille Casey qu’il voit de loin en loin. Il devient agressif avec son père et Patterson sert de tampon entre les deux.
On navigue beaucoup dans ce livre de bars en bars, de bagarres en bagarres, peu d’action mais quand elle se présente, elle est d’une violence inouïe et nous laisse sonné. Rien qu’en suivant la descente de Patterson et de Junior je me suis sentie nauséeuse dans leurs vapeurs d’alcool et leurs rails de cocaïne et puis… je me suis habituée. Le style de B. Whitmer est incroyablement direct et réaliste, âpre et râpeux avec la dureté d’un diamant. Les lettres que Patterson écrit à son fils pour contrer l’oubli sont émouvantes et nous donne une autre vision du personnage, plus humaine et vulnérable aussi.
Patterson et Junior se complète dans une « amitié » improbable. Patterson est un père qui pense ne pas en avoir fait assez avec son fils et Junior le fils qui reproche à son père de ne pas avoir été là pour lui. J’ai aussi aimé lire les descriptions des lieux sordides, des bars infâmes aux terrains vagues parfait pour engloutir des corps. L’auteur a un talent certain pour nous montrer un côté trash de l’Amérique rural profonde, un vrai bonheur. Bonne lecture.