L'Arbre-Monde
Je remercie #PicaboRiverBookClub ainsi que les éditions du Cherche-Midi pour cet envoi.
Richard Powers
Richard Powers est né à Evanston, dans l'Illinois, en 1957. L'Arbre-Monde est son douzième roman.
Après des années passées seule dans la forêt à étudier les arbres, la botaniste Pat Westerford en revient avec une découverte sur ce qui est peut-être le premier et le dernier mystère du monde : la communication entre les arbres. Autour de Pat s'entrelacent les destins de neuf personnes qui peu à peu vont converger vers la Californie, où un séquoia est menacé de destruction.
Au fil d'un récit aux dimensions symphoniques, Richard Powers explore ici le drame écologique et notre égarement dans le monde virtuel. Son écriture généreuse nous rappelle que, hors la nature, notre culture n'est que " ruine de l'âme ".
Ma chronique :
En lisant ce roman choral, je suis partie à la rencontre des neufs personnages qui apportent tous leurs points de vue sur la problématique abordée par Richard Powers. Leurs vies sont liées de façon intime et étonnante aux arbres. Avec beaucoup de créativité l’auteur nous montre combien la nature et les arbres en particulier sont reliés entre eux et nécessitent notre soutien pour continuer à vivre. On découvre l’histoire familiale de chaque personnage et son rapport aux arbres, cela nous éclaire et donne de la compréhension en ce qui concerne leur vie et leur choix. De nombreux militants seront touchés par la biologiste Patricia Westerford. Sa théorie novatrice de la communication des arbres entre eux est dans un premier temps mise à mal mais quelques années plus tard elle sera validée. Les passages la concernant sont pour moi les meilleurs du livre, la forêt est un véritable terrain d’exploration paradisiaque qui ne cessera jamais de la combler.
« Toute la journée elle travaille dans les bois, le dos grouillant d’Aoûtats, le crâne de tiques, la bouche remplie de résidus de feuille ; les yeux de pollen, le visage drapé de toiles d’araignée, les bras de bracelets de sumac, les genoux entaillés par les scories, le nez tapissé de spores, l’arrière des cuisses piqué en Braille par les guêpes, et le cœur aussi joyeux que le jour est généreux. »
La construction du roman est en elle-même novatrice, il débute par la présentation des neufs personnages un peu comme une suite de nouvelles dont la lecture est dynamique et passionnante. Puis vient la partie « Tronc » qui est très plaisante à lire on voit s’entrecroiser le destin des neufs personnages de façon surprenante. De plus en plus il est question d’écologie et d’arbres et c’est riche, puissant et enivrant. La partie « Cimes » est très dense et même si elle a eu tout mon intérêt j’ai commencé à trouver le temps long et la dernière partie « Graines » est passée très vite et donne l’ultime note qu’il me fallait pour refermer ce livre magnifique. Il est question d’Amour et de Vie, savoir qu’il n’y a rien qui ne soit pas vivant, communiquant qui se souvienne chez les arbres est touchant et exaltant cela touche à notre lien avec la vie, avec la nature même si nous nous acharnons à la détruire, on comprend qu’elle est plus forte que nous et que la vie continuera avec où sans nous. Après la lecture de ce roman je peux affirmer que je ne vois plus le monde de la même façon et cela peu de roman ont eu cet effet sur moi du coup c'est un coup de coeur. Bonne lecture.
Citations :
Il y a un proverbe chinois : quel est le meilleur moment pour planter un arbre ?
Vingt ans plus tôt."
L'ingénieur chinois sourit. "Pas mal.
Et à défaut, quel est le meilleur moment ?... Aujourd'hui."
Douglas Pavlicek replante une clairière aussi vaste que le centre-ville d’Eugene, et salue chaque plant qu’il borde affectueusement.Tenez bon. Il suffit de tenir un ou deux siècles. Pour vous, les gars, c’est un jeu d’enfants. Il suffit de nous survivre. Alors il n’y aura plus personne pour vous emmerder.