Gémeaux
Je remercie les editions de Borée pour cette nouvelle lecture.
Maud Tabachnik
Première lecture d’un Maud Tabachnik et même si je n’ai pas été totalement convaincue par Gémeaux je dois dire que tous les éléments y étaient. De vrais vilains, un méchant, un simplet et même un corse pas sympathique pour deux sous. Face à eux un duo flic/journaliste sur lesquels j’aurai aimé en savoir un peu plus. Comme ce sont des personnages récurrents, cela devrait être possible de retrouver le premier livre de la série où ils apparaissent. Ces deux là, sont du genre à traîner de sacrées valises derrière eux, oui mais les quelles ? On retrouve donc le personnage de Sam Goodman, flic ayant une mère juive envahissante, c’est un pléonasme et Sarah journaliste au repos après une dernière enquête fort traumatisante. Pourtant la vie va faire qu’ils vont se retrouver pour travailler ensemble à résoudre une terrible chasse à l’homme qui tourne plutôt mal. Beaucoup de clichés certes mais une belle énergie de desperados avec une scène superbement écrite. Les dialogues sont taillés à la serpe avec des pointes d’humour, et même une histoire yiddish en bonus. L’auteur n’hésite pas à partir dans une direction sensible, moi dès que l’on touche aux enfants ça me bouleverse toujours. Alors, elle n’y va pas avec le dos de la cuillère et j’ai souffert à leur côté. Je n’en resterai pas là car je suis bien décidée à lire d’autres polars de cette auteure.
Il y a une histoire yiddish qui raconte qu’un moineau picorait sur une route enneigée de Russie. Trop absorbé, il ne vit pas arriver un cheval attelé, qui, passant au-dessus de lui, lâcha son crottin. Le zoziau piailla, battit des ailes, réussit à se dégager et lança à pleine gorge des pépiements de triomphe. Un renard passait par là, l’entendit et le croqua. Moralité : quand on est dans la merde, faut pas le crier sur les toits.
Il tirait sans viser, animé par la rage de voir son frère dans cet état, la rage d’avoir échoué, de finir abattu comme un gibier ; de ne pas être devenu riche, de ne pas avoir baisé toutes les filles qu’il aurait voulu, de ne pas avoir pu prouver à ces culs-terreux de Bethany qu’il était un caïd et eux, qui les avaient chassés, de la merde.