Sans lendemain
Je remercie les Editions Gallmeister pour l'envoi de ce nouveau titre.
Ma chronnique :
Le travail de Billie Dixon est d’essayer de vendre des films de secondes zones dans les petits cinémas des localités du Midwest qu’elle traverse au cours de sa tournée. Elle ne s’attendait pas à rencontrer l’animosité d’un prêcheur fanatique en arrivant chez les culs terreux de l’Arkansas. Pourtant sa rencontre avec la femme du dit pasteur va se révéler dévastatrice, l’attirance est instantanée et semble réciproque. Tous les éléments sont là pour que ce polar chaud et un rien pervers ne face qu’une bouchée de nous. Traiter de l’homosexualité au féminin n’est pas si courant mais la placer dans une communauté religieuse et conservatrice est un coup de maître. Le personnage de Billie est quasi héroïque, elle reste fidèle à ce qu’elle est une femme aimant les femmes et une briseuse de cœur. Deux des personnages secondaires m’ont beaucoup plu, il s’agit du shérif Eustace et de sa sœur Lucy, ce duo improbable était le petit plus de ce polar, la construction de leur relation avec Billie est très bien amenée. J’ai trouvé l’atmosphère des années 1947 tellement bien rendue que je me suis demandée si l’auteur ne les avaient pas vécues mais pas du tout, né en 1975 ce roman écrit en 2015 nous donne un parfait aperçu de ce que peut être la vie dans une petite communauté où la religion a une grande importance. On conçoit aisément le calvaire que peut endurer la jeune femme du prédicateur Amberly à jamais coincé dans un rôle de faux semblant que j’imagine être invivable.
J’ai aimé les deux première parties du livre qui nous emportent sur les chapeaux de roues mais le ralentissement de la troisième partie m’a laissé au bord de la route, quel intérêt à poursuivre puisque l’on pressent ce que sera la fin. Mêler ainsi religion et crime est une recette parfaite pour une tragédie magnifiquement retranscrite. Bonne lecture.
Dans cette ville, le moindre employé jusqu'au plus petit , le moindre figurant se voit comme un tombeur parce qu'il peut s'offrir sa part de chatte d'actrice en herbe. Les rêves vont mourir sur le canapé des castings, mais que peuvent-elles faire, ces filles, à part se mettre à genoux ou rentrer dans l'Arkansas? Pas une seule jolie fille ne s'est jamais pointée à Hollywood en priant pour finir avec la queue de Bob Hope dans la bouche, mais nombre d'entre elles ont connu ce destin là.
Je me souviens de m’être dit ce matin-là, en quittant Kansas City, que mon boulot – ma vie, en fait – ne pouvait guère être pire. Quand j’y repense maintenant, ça me fait rire. Ça me fait vraiment rire