Grand Froid
Originaire de Nîmes et vivant aujourd'hui à Tokyo, Cyril Carrere est féru d'innovation, de sport, de culture et de voyages. L'écriture le passionne depuis son plus jeune âge.
Le Glas de l'Innocence, son premier thriller, a été finaliste d'un concours organisé sur la plateforme Fyctia et parrainé par B.A. Paris.
Son second thriller, Grand Froid, a quant à lui été finaliste du concours VSD-RTL Michel Bussi 2018 (classé premier au nombre de votes du public) et a été publié en novembre de la même année.
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www.cyril-carrere.com
Un thriller qui reçoit de nombreuses critiques élogieuses sur tous les réseaux et bien oui, moi aussi je suis tombée dans la marmite de Cyril Carrere et mon avis sera tout aussi positif. A la fois ce n’est pas comme s’il n’avait pas été récompensé par le prix VSD-Michel Bussi 2018. Tout d’abord j’ai aimé l’écriture vive et enlevée, qui coule tantôt comme une calme rivière mais ce n’est pas souvent tantôt comme un torrent bouillonnant et là c’est le nirvana. Un scénario complexe où rien ne sera révélé trop tôt, où on est comme le personnage principal Lucas, un peu perdu dans la tempête qui surgit sans prévenir dans sa vie. Les coups durs s’enchaînent sans que l’on puisse savoir d’où ils viennent, ni qui sont les « méchants » bref on est dans le whiteout le plus total. Les personnages sont bien développés j’ai particulièrement apprécié le duo Mandé père/fils et éprouver de l’empathie pour certains d’entre eux était plutôt une bonne chose avant que certains ne disparaissent trop vite du roman, j’aurai voulu les voir en action encore plus longtemps. Impossible de poser ce livre avant de l’avoir fini, un savoir écrire parfait pour nous donner envie d’aller voir plus loin, aller encore un chapitre et j’éteins la lumière et ne pas si tenir, merci qui ? Le récit démarre déjà très fort par la mort de la mère de Lucas et la mise en tension ne s’arrête plus après ça monte, ça monte, il faut rester bien accroché. Une intrigue haute en couleur et en multiples rebondissements, pas mal de surprises et des secrets de famille comme on en voit peu. Du coup et à posteriori, un léger manque de crédibilité qui sur le moment ne m'a pas particulièrement gêné mais qui est revenu me tracasser quelques temps plus tard. Je trouve la couverture superbe même si j’ai du attendre d’avancer dans l’histoire pour en comprendre la parfaite adéquation. Merci pour ce thriller palpitant dont les dernières lignes nous laissent espérer une suite, pourquoi pas, je suis preneuse et ne manquerai pour rien au monde, le prochain rendez-vous de cet auteur au grand talent à découvrir dard dard si ce n’est déjà fait. Bonne lecture.
L’homme se contempla pendant de longues secondes dans le miroir central, se plongeant dans ses deux billes noires, opaques. Froides. Elles brillaient toujours de la même lueur, du même éclat après une opération rondement menée. Son entrejambe durcit à l’idée d’exécuter sa prochaine cible, et se procurer à nouveau ces poussées d’endorphines libératrices. Pas besoin des autres pour se satisfaire. Sa personne lui suffisait amplement. Il n’aimait que lui.
En son for intérieur, la voix grinçante de son paternel lui ordonnait de ne pas céder. Ne jamais presser la détente, au risque de perdre son humanité. De plonger dans les profondeurs abyssales de la brutalité, de la confusion et des émotions primaires. Celles qui le mèneraient tout droit vers la démence. L’intempérance. Il le regretterait pour l’éternité.