Bad Man
Je remercie les Editions Belfond et le site BePolar pour ce nouveau partenariat.
Dathan Auerbach
Dathan Auerbach vit actuellement en Floride. Après Penpal, Bad Man est son deuxième roman, le premier à être publié en France.
On dit que, passé quarante-huit heures, les chances de retrouver une personne disparue sont quasi nulles. Deux jours pour ratisser les bois alentour, frapper à toutes les portes, remuer ciel et terre. Passé ce délai, l'espoir n'est plus permis.
Eric, trois ans, a disparu il y a cinq ans. Peu à peu, les affichettes ont jauni, les policiers se sont désintéressés de l'affaire, la vie a repris son cours dans cette petite ville désaffectée de Floride.
Pas pour Ben, le grand frère de la victime. Qui ne s'est jamais remis du drame. Qui a vu sa famille sombrer. Mais qui n'a jamais cessé ses recherches.
Recruté en tant que magasinier de nuit dans le supermarché même où Eric a disparu, Ben sent que les lieux ont quelque chose à lui révéler. Quelqu'un sait où est son frère, une personne qui prend un malin plaisir à se jouer de lui. Qui ? Le directeur qui n'a jamais collaboré à l'enquête ? Ses collègues auxquels il a accordé trop vite sa confiance ? Mais il y a plus que ça, une présence impalpable, diffuse, qui brouille ses pensées... Qui est ce bad man dont l'ombre inquiétante plane sur la ville ?
Ma chronique :
Enfin un thriller qui traite de la disparition d’un enfant, sous une forme différente de ce qu’on peut avoir l’habitude de lire. Ben, 15 ans va faire quelques courses au supermarché du coin, en compagnie de son petit frère Eric 3 ans. Ici commence l’horreur lorsque cherchant dans tous les rayons du magasin, il n’arrive pas à retrouver Eric qui s’est volatilisé. Cinq ans plus tard, Ben ne s’est toujours pas pardonné et continuer à chercher son frère ce que même la police semble avoir arrêté de faire.
Ben est le personnage principal et une grande partie du livre nous livre son point de vue, ses interrogations, ses doutes et tout ce qui lui passe dans la tête. Rapidement le lecteur éprouve de l’empathie pour ce personnage qui apparaît avec de multiples blessures tant physiques que psychologiques. Tous les moments où on s’attarde sur l’effondrement de cette famille suite à la disparition d’Eric sont forts et riches en émotions. Dès le début il y a de nombreux faits étranges qui nous amènent à réfléchir sur ce qui a bien pu arriver à Eric. Il faut dire que la galerie des personnages à soupçonner ne cesse de s’agrandir à mesure que l’histoire s’installe. Le personnage de Marty recèle une belle ambiguïté tout comme celui du gérant du magasin Bill Palmer, on sent qu’il y a quelque chose qui cloche sans pouvoir mettre le doigt dessus. Le travail de nuit semble bien sombre dans les allées vides et les réserves que je n’imaginais pas aussi glauques. Pourtant, je pense que le livre aurait pu gagner en efficacité en étant plus court, car il y a eu de nombreux moments où l’action s’enlisait et où il ne se passait pas grand-chose dans les rayonnages du magasin. J’avais envie de sentir plus de suspense et de tension. Bad man reste un roman avec de belles qualités même s’il n’a pas su me convaincre à 100%. Bonne lecture.
Citation :
L’espoir agit telle une drogue sournoise, sécrétée par les mots et les pensées, affinée par le temps. Il ne résout rien. Il nous endort et nous rassure jusqu’à absorber notre désespoir dans sa brillante incandescence. Et plus il nous berce d’illusions, plus nous avons tendance à oublier qu’il se trouve lui aussi enfermé dans la fameuse boîte de pandore. C’est la seule horreur du monde à ne pas s’être échappée quand le couvercle a été ouvert. La seule qui vit en nous.
La chair de votre chair se retrouve lâchée dans le monde et vous ne pouvez la protéger qu'au moyen de règles et de mises en garde bien trop faciles à ignorer.