Raisons obscures
Je remercie XO Editions pour l'envoi de cette nouvelle lecture.
Amélie Antoine
Amélie Antoine est née en 1984. Elle vit à Lille avec sa famille. Raisons obscures est son sixième roman.
Deux familles ordinaires à l'heure de la rentrée scolaire.
Deux familles où chacun masque et tait les problèmes pour ne pas inquiéter les autres.
Chez les Kessler, la mère a retrouvé son premier amour.
Chez les Mariani, le père est mis à l'écart dans son entreprise.
Deux familles où règnent les secrets.
Où, sans que personne ne s'en aperçoive, un enfant est
progressivement démoli par un autre. Harcelé, rabaissé, moqué au quotidien.
Détruit dans le silence et l'aveuglement le plus complet.
Deux familles où, en apparence, tout va bien.
Jusqu'à ce que tout déraille...
Pour des raisons obscures.
Un roman sur les non-dits, les faux-semblants, et ce regard que, parfois, l'on ne sait plus toujours porter autour de soi.
Une chronique implacable sur le harcèlement, le silence des victimes, la cécité des proches, servie par une écriture puissante et cinématographique.
Ma chronique :
Ce livre est mon coup de cœur en ce début d’année. Il m’a donné de puissantes émotions et de violents frissons. Amélie Antoine signe avec Raisons obscures, un livre remarquable traitant d’une thématique malheureusement commune mais écrite avec un tel talent que l’on a le sentiment de laisser tomber la fiction pour entrée dans une terrible réalité, celle des faits divers tels qu’on peut les découvrir dans le journal de 20 h. le livre est scindé en deux partie , la première partie nous présente deux familles celle des Kessler et celle des Mariani. On va apprendre à les connaître, leur joie, leur peine, les difficultés qu’ils peuvent rencontrer au travail ou dans leur vie de couple, leurs enfants, leurs caractères… Toute cette première partie m’a paru sinon ennuyeuse, au moins une phase d’observation sociale et familiale, de deux familles en 2016/2017. Rien de particulier à leur propos, des familles comme on peut en croiser tous les jours. Pourtant dès le premier chapitre on sait que quelque chose de grave est arrivé.
L’alchimie particulière de ce livre commence vraiment à la seconde partie et là, je suis restée scotchée dès les premières lignes. Il faut dire que j’ai suivi le conseil de mon amie Séverine de ne pas lire la quatrième de couverture et oh combien j’ai eu raison. Le choc, la claque que dis-je la déflagration aurait-été réduite à néant. Ce livre est bouleversant, il vous emporte sans qu’on ait rien demandé dans les méandres de ce que l’être humain peut avoir de pire. Sur le fond l’histoire est terrifiante. Pourtant c’est dans la forme, la construction narrative que j’ai pris le plus de plaisir. J’ai aimé pouvoir vivre les situations en parallèle grâce aux marqueurs de temporalité. Vivre les situations du point de vue des adultes et aussi du point de vue des enfants, c’était vraiment un plus. Ce que vivent les uns, ce que ressentent les autres, un livre à lire vous l’aurez compris SANS la quatrième de couverture sous peine de le gâcher ce qui serait dommage car la surprise est un élément déterminant. Bonne lecture.
Citations :
La pitié, c’est la cerise sur le gâteau de la cruauté, rien de plus. La pitié, c’est juste une façon pathétique de gérer la culpabilité qu’on commence à ressentir, la culpabilité d’avoir fermé les yeux, de n’avoir rien fait dès le début.
Un peut-être, c'est un oui. Un peut-être, c'est toujours le début d'un oui.
Tout lui manque, en permanence. Où que sa mémoire se pose, il en arrive toujours à la même conclusion : ils avaient tout pour être heureux.