L'apocalypse est notre chance
Je remercie les Editions Rivages/Noir pour l'envoi de ce nouveau titre.
Ava Fortel
Ava Fortel est le nom de plume de deux auteures confirmées. L’Apocalypse est notre chance est leur premier roman commun.
Luc Pailleron, éminent professeur de sociologie, est retrouvé mort dans son bureau. Cet universitaire de renom dirigeait la thèse que Laura Vanetti doit bientôt soutenir. Certaine qu’il ne s’est pas suicidé, celle-ci s’engage dans sa propre enquête au sein de l’université, et découvre que son mentor était à la tête d’un groupe projetant une action de grande ampleur. Une action que de puissants adversaires semblent résolus à empêcher par tous les moyens. Laura se retrouve dès lors au centre d’un jeu dangereux pour elle et pour ses proches. Il lui faut se méfier de tout le monde : de ceux déterminés à faire échouer le projet de son ancien professeur comme de ceux qui veulent le mener à son terme.
Ma chronique :
Laura Vanetti, perd dans des conditions tragiques son directeur de thèse Luc Pailleron, l’enquête conclue à un suicide. Pourtant Laura n’aura de cesse que de chercher à comprendre en cherchant toutes les informations qu’elle peut trouver à l’université et ailleurs. Il semble que Luc avait mis en place un groupe menant une action à grande échelle qui apparemment était dans le collimateur des renseignements généraux. Laura devra se méfier de tous aussi bien ceux qui veulent voir aboutir cette action que ceux qui veulent l’en empêcher.
Nous allons suivre Laura dans le milieu très fermé des universitaires, des doctorants, des professeurs d’université et des vacataires. L’intrigue m’a laissé de marbre, qui reste tout au long du livre très abstraite et nébuleuse, dont on nous parle à mots couverts sans que l’on ne comprenne jamais les tenants et les aboutissants. J’ai eu du mal avec le côté très intellectuel des personnages, leur préoccupation et leur ambition m’ont semblé vaines et très éloignées de mon monde. Le seul personnage à trouver grâce à mes yeux a été celui de Willy qui reste le plus touchant et celui qui apporte une touche d’humour et d’espoir. Laura quand à elle a des réactions que je n’ai pas toujours comprises. On avance donc lentement dans l’intrigue, pas d’action, ni de suspense, encore moins de retournements notables, il faudra attendre le dernier tiers pour commencer à ressentir l’envie de tourner la page suivante. Les passages qui m’auront plu le plus, sont ceux en italiques du carnet de Luc. J’y ai trouvé une belle plume, des considérations sur la vie, sur la mort, sur l’amour et l’amitié. J’ai aimé trouver aussi un personnage de vraie méchante, une garce nombriliste et une belle étude psychologique de ce personnage m’a fait aimer la détester. Mon avis est donc mitigé, il y a eu de bons moments mais ils ne font pas le poids avec une mise en route pesante à mon goût. Je pense que ce livre peut tout à fait trouver son lecteur surtout s’il s’avère qu’il ou elle a fait des études supérieures mais ce n’est pas mon cas. Bonne lecture.
Citation :
Ce soir, j’ai lu mais je pensais trop. Dans ces moments-là, la pensée – ma pensée – m’empêche de suivre celle d’un autre. Je lis et dans le même mouvement mon cerveau se met à fabriquer des idées et des questions, je ne suis plus au texte comme on doit l’être : avec attention sans détour…
...moi aussi il m'arrive de songer à ma propre disparition. Je l'espère violente et prématurée. Rien de pire qu'une mort lente et arrivant trop tardivement, quand on s'est déjà ridiculisé devant tous ceux qui ont un jour compté pour nous, qu'on ne reconnaît plus personne et qu'on bave.