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L'atelier de Litote
4 mai 2019

Glory Hole

Je remercie les Editions Les Arènes pour l'envoi de ce nouveau titre.

Frédéric Jaccaud

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Biographie de l'auteur 

Frédéric Jaccaud est né en 1975. Il vit en Suisse. Il est l’auteur de Monstre (2010), La Nuit (2013), Hécate (2013), Éxil (2016).

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Présentation de l'éditeur : 

C’est l’histoire de trois enfants, de leur promesse murmurée sous l’arbre d’un orphelinat de ne jamais se quitter. Mais les promesses n’engagent que ceux qui veulent bien y croire. Treize ans plus tard, Jean découvre une photographie de Claire dans un magazine pornographique américain.
Le jeune homme veut la retrouver, et comprendre, à tout prix. Il entraîne Michel dans son obsession : direction Los Angeles, et ses anges déchus, où l’industrie du sexe prolifère. Pourquoi ne doutent-ils pas de la réalité de cette image corrompue ?

Glory Hole évoque le dérèglement des vies inconséquentes, les teintes hurlantes des Eighties, l’âge des hommes, quelques mythes modernes, la lutte opposant ceux qui désirent aux foules envieuses.
Glory Hole est une histoire d’amour.

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Ma chronique : 

Les amitiés enfantines sont tenaces, surtout celles de Michel, Jean et Claire, tous trois orphelins. Ils se sont promis de ne jamais se séparer, liés à jamais par le mélange de leur sang. 1980, treize ans plus tard, Michel et Jean  délinquants, subsistent avec difficulté dans une ville côtière française. Un mauvais plan de plus et avec Jean le meneur, ils quittent la France direction Los Angeles pour tenter de retrouver Claire dont ils ont vus des photos  sur des jaquettes de vidéo porno. Cette rechercher les mènera droit dans l’enfer du monde de la pornographie. Partie chercher la renommée, Claire semble avoir disparu et pour suivre sa piste, ils devront payer de leur personne.  Frédéric Jaccaud ne fait pas dans la dentelle et déploie devant nous les ornières du X avec le tournage de films de plus en plus  durs et que vous pouvez trouvez  sous les catégories snuff movie, hardcore, glory hole. L’écriture et vive et acérée, elle pointe les dysfonctionnements, les failles d’un système capable de répondre à toutes les demandes même les plus immondes. La quête des deux jeunes hommes se révèlera pernicieuse. Un roman noir, cruel avec ses personnages où les valeurs et la morale ont complètement disparu. Ils côtoieront  les puissants ne partageant avec eux que les drogues, le sexe et l’argent dit facile. On entre dans l’univers glauque et malsain de l’industrie de la pornographie où si quelques uns s’enrichissent cela ne se fait qu’aux dépens des autres qui se font exploiter, avaler et digérer. Aucun espoir, aucune lumière à l’horizon tout semble sale et dénaturé. Le plongeon tête la première dans ses eaux putrides est parfaitement rendu par l’auteur et les pages se tournent pour avancer à reculons dans cette terrible histoire. J’en ressors triste et légèrement écœurée avec un sentiment de dégoût pour ces vies irrémédiablement gâchées. Le rêve américain est définitivement consommé. Bonne lecture.

 

 

Citation :

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Sur la pochette d’une VHS, on les compare au couple burlesque formé par Bud Spencer et Terence Hill. Le corps esthétique de Jean se fait malmener par la caricature de son compagnon. Le rôle ingrat de Michel, brut, balourd,  un peu idiot, se mue en catharsis pour une population masculine frustrée qui trouve une vengeance fictive dans les scènes où la disgrâce l’emporte sur l’élégance.

À présent Jean reproche à son ami d’avoir le beau rôle. Michel ne veut pas en parler. Il lui rappelle qu’ils ne sont pas véritablement acteurs. Il s’agit de retrouver Claire. Tout cela n’est qu’un moyen, pas une fin.

Jean ne l’entend pas.

En plus, tu y prends du plaisir.

Il faut avouer pour Michel, interdit, vexé, blessé, qui refuse d’admettre qu’il ne subit plus autant de déplaisir en jouant devant la caméra. Toutes les tensions accumulées de son enfance, jusqu’au crime irréparable, ce destin qui ne cesse de s’acharner, tout cela s’amenuise lorsqu’il entend la voix du réalisateur, cette voix qui lui ordonne chacun de ses mouvements, ordonne cette autre vie, futile et ridicule, qui tiendra sur une pellicule de quelques mètres. À cet instant, il n’est pas meilleur, pas pire que tous ces hommes nus et déchus, ahanant sur des corps inconnus, noyés dans les odeurs crues et les cris simulés, sous l’œil inquisiteur de l’objectif, sous le regard indifférent des techniciens. Lorsqu’il surprend le reflet de son anatomie dans l’un des miroirs installés autour de lui afin de faciliter le travail du caméraman, il éprouve enfin cette honte redoutée, retrouvant dans la souffrance morale la sensation d’exister. 

 

 

 

 

 

 

 

 

les arènes

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