Viens voir dans l'Ouest
Je remercie Le groupe #PicaboRiverBookClub ainsi que les les Editions Albin Michel
pour l'envoi de ce nouveau titre.
Traduit de l'américain par Charles Recoursé
Maxim Loskutoff
Dans ces douze nouvelles qui se font écho, Maxim Loskutoff réinvente un Ouest américain au bord de la guerre civile. Explorant le destin de personnages ordinaires confrontés à la solitude des grands espaces et à la fragilité des sentiments, il dresse le tableau saisissant d'une Amérique désunie, qui semble aujourd'hui tristement réaliste.
Une mère de famille tente de protéger ses deux fils lorsque son mari prend la tête de la rébellion contre le gouvernement fédéral ; un charpentier au chômage décide de rejoindre les rangs d'une milice armée après que sa femme l'a quitté ; un vieil arbre devient l'objet d'une obsession malsaine pour une jeune femme désenchantée ; un trappeur solitaire développe une étrange relation amoureuse avec un grizzly... Toutes ces histoires, tour à tour intimes et politiques, débordent de rage, de peur, d'amour et de frustration. Universelles et intemporelles, elles nous plongent au coeur des blessures éternelles de l'Amérique.
Ma chronique :
Partons dans l’ouest américain en passant par l'Idaho, le Montana ou encore le Wyoming. L’auteur nous propose douze nouvelles, tantôt dérangeantes, tantôt apaisantes, dans lesquelles nous allons rencontrer des personnages plutôt hors norme. Il va beaucoup être question de solitude, d’insécurité, il y a aura des moments tristes et des moments de grande fragilité mais aussi d’amour. Des nouvelles étranges dans lesquelles une atmosphère se crée même si souvent je suis restée perplexe devant certains personnages. Il est préférable de lire chaque histoire dans l'ordre, car elles ont de nombreux points communs qui les relient. On entre dès la première nouvelle dans une histoire d’amour et de désir pour un animal, c’est à la fois déroutant, bizarre et très intriguant. Pour ma part j’ai été touchée par la nouvelle « Viens près de l’eau » où un mariage au bord d’un lac se transforme en farce sordide. Il y est aussi question de politique et plus particulièrement d’un mouvement séparatiste dans l’ouest des États-Unis mais l’auteur a choisi d’effleurer ce thème sans vraiment entrer dedans. C’est tout un panel de la population américaine qui nous est donné en pâture avec leurs qualités et leurs défauts mais aussi leurs blessures. L’accent est souvent mis sur une relation conflictuelle ou non, entre l’homme, l’animal ou la nature. Les personnages mauvais, en colère ou encore sans espoir étaient ceux que j’ai préférés. Une belle collection d’histoires courtes étranges et un auteur à découvrir. Bonne lecture.
Citation :
Il y aura toujours des gens comme Hal et Jensen, comme moi. Pour qui le bonheur des autres est une étincelle à souffler, arroser et piétiner, de peur que sa lumière fasse ressortir notre malheur.