Au bout de la nuit - Gagnant prix Femme Actuelle 2019
Je remercie L'auteur pour l'envoi de cette nouvelle lecture.
Bruno Bouzounie
Bruno Bouzounie habite dans les Landes à proximité du Bassin d'Arcachon où il travaille comme Enseignant. Son goût pour l'écriture s'est souvent conjugué avec celui pour la musique, la photographie et le dessin.
Un tueur psychopathe hante les rues de Bordeaux. La tension est inextricable.
Machiavélique. Diabolique. Explosif.
Avril 1992. Les membres inférieurs d'un corps sont retrouvés dans le centre ville de Bordeaux. Le seul signalement auquel la police peut se référer est celui d'un homme à la stature hors du commun. Sur fond de rite païen et de légende arthurienne, un jeune lieutenant de police, Damien Sarde, qui vient d'intégrer la PJ, plonge au cœur de sa première enquête. Le criminel va restituer, au fil des jours, les morceaux du cadavre inconnu, autant de pièces macabres au service d'un puzzle machiavélique.
Gagnant prix Femme Actuelle 2019
Ma chronique :
Il est toujours agréable de faire la découverte d'un nouvel auteur, avec « Au bout de la nuit » c’est une intrigue bordelaise captivante qui m’a tenue en haleine de bout en bout. 1992, Damien Sarde vient juste d’intégrer la PJ aux côtés du commandant Balland que déjà ils sont amenés à enquêter sur une affaire qui va bousculer la ville. Un tueur psychopathe semble semer les morceaux d’un corps aux compte goutte à travers la ville. Nous entrons de plein pied dans l’univers crée pour nous par Bruno Bouzounie, les esprits cartésiens peuvent passer leur chemin. Ce sont les ténèbres qui nous attendent, un personnage féminin énigmatique se livrant à des pratiques d’un autre âge. Une plongée dans les sciences occultes, rituels et cérémonies démoniaques tout cela relié à la légende du Roi Arthur, aux sorcières wiccanes, donne à ce thriller un pouvoir attractif certain. Mais ne nous y trompons pas, il s’agit bien d’une enquête de police sur des faits qui restent énigmatiques et sanglants. La progression de la tension et du suspense est savamment dosée, de nombreux rebondissements et un final éclatant nous donne toute l’étendue de la savante construction de ce récit. Les personnages sont nombreux et bien développés, j’avoue mon faible pour celui de Damien Sarde qui apparaît complexe et pour le clin d’œil à ses origines Sardes. J’ai énormément apprécié les flashbacks qui nous renvoient à un épisode traumatique de son adolescence et qui sont distillés avec parcimonie. La qualité de l’écriture m’a conquise, il faut dire que les descriptions sont soignées, les phrases fluides et les dialogues vifs et réalistes. C’était dense avec une ambiance noire très bien rendue. La couverture est sublime et en parfaite adéquation avec un des personnages au combien mystérieux. Je n’ai pas vu passer les 600 pages de ce thriller où le voile du secret ne sera levé qu’Au bout de la nuit. Bonne lecture.
Citation :
J’ai horreur des simagrées. Faire la cour à une femme, c’est avilissant pour soi et pour elle. Simone de Beauvoir avait raison, peste soit de cette hypocrisie, comme un rappel entêtant de la condition féminine. La voyageuse se savait du charme, certainement plus, mais elle ne voulait pas avoir à le payer au prix d’une constante sollicitation.
—Tu crois qu’on arrivera à oublier… enfin, je veux dire… à vivre avec.
—Vivre avec, c’est ce que nous devrons faire, il n’y a pas d’autre choix. Comment, c’est une autre histoire… Partons, on a encore à faire.