Apocalypse Transferts
Fabio M. Mitchelli,
Fabio M. Mitchelli, né à Vienne (Isère) en 1973, musicien et écrivain, auteur de thrillers psychologiques, romans et nouvelles.
Après Le dernier festin, le nouveau thriller de Fabio M. Mitchelli
Un jeu en ligne ultra violent et ultra réaliste...
Si réaliste que lorsque certains joueurs se déconnectent de la plate-forme, ils n'assurent pas leur retour à la réalité, et continuent de tuer...
Dans quel monde vivons-nous vraiment ? Sommes-nous les acteurs de nos vies ou n'en sommes-nous que les marionnettes ? Et dans ce cas, qui tire les fils de nos destinées ?
À l'heure des réseaux sociaux, de l'hyperconnexion, des drogues de synthèse, et de l'impression des armes à feu en 3D, l'adolescence est en passe de supplanter l'adulte et de prendre le contrôle...
Prix Dora Suarez du Polar 2013 et 2015
Ma chronique :
Un livre saisissant qui porte à réfléchir sur l’hyper connectivité de nos jeunes. Lorsque la réalité n’a plus de frontière avec la fiction. Les jeux vidéo en ligne proposent aux joueurs des parties 24h/24h d’une violence inouïe qui a forcément un impact sur le cerveau en construction des ados pour ne pas dire des enfants car on commence à jouer de plus en plus tôt. Une histoire complexe aux chapitres déroutants, il m’a fallu dépasser les 150 pages environs pour me sentir plus à l’aise tant le début restait nébuleux pour moi. Je ne savais plus si j’étais dans la réalité ou dans la fiction, dans le jeu ou dans la vraie vie et c’était très troublant. Je pense que c’est ce que l’auteur a voulu nous faire éprouver et de ce point de vue c’était réussi, quand à la sensation, elle était pour le moins déconcertante. Les chapitres alternent avec des articles de presse, des rapports de l’ONU et des citations bien choisies, on imagine à peine l’intense travail de recherche en amont. Le livre est porté par le personnage du flic désabusé qui essaie de faire le job au mieux au milieu des gangs des cités, des trafiquants de drogues et d’une génération abandonnées. Les autres personnages ne m’ont pas suffisamment touché et il me semble que leur construction a été mise de côté au profit de l’intrigue, c’est dommage parce que sans empathie c’est beaucoup plus difficile pour moi d’être accro au livre. Un livre qui d’ailleurs, ne laisse pas indifférent sur l’avenir de notre société, sur notre destinée lorsque les joueurs en addiction complète, n’arrivent plus à se déconnecter, à savoir où ils sont. Cela ne peut qu’interpeller parce que le pas a déjà été franchi et que les jeux semblent être dans la surenchère de violence. Quand tout se mélange et que la violence paraît la bonne réponse, que faire si le monde virtuel dépasse à tout point de vue notre réalité, si même une fois sortis du jeu on continu à tuer sans plus être capable de faire la différence ? Bonne lecture.
Citation :
La violence, la pornographie, les informations détournées, tout cela reste accessible à tous. La porte des enfers est désormais entrebâillée… peut-être est-ce encore une ruse du diable pour que le libre arbitre puisse avoir une meilleure emprise sur nos consciences.
Il faut vivre avec et choisir les bonnes armes.
Nos graines ont poussé sur un sol aride, rendu stérile par notre soif de tout posséder, à progresser toujours plus loin. Nous avons souillé le socle de notre société, ce piédestal sur lequel nos graines sont censées se développer, sur lequel nos enfants sont supposés s’élever. Nous l’avons sali en banalisant les actes de violences physiques et sexuelles, en les rendant accessibles par tous, pour tous.