Mort contre la montre
Je remercie Bepolar et les Editions Actes Sud pour ce partenariat.
Jorge Zepeda Patterson
Un mot de l'auteur
Économiste, sociologue et chroniqueur politique, Jorge Zepeda Patterson, est né au Mexique en 1952. Formé à l'université de Guadalájara et de la Sorbonne, il fait ses armes de journaliste au sein de El País, en Espagne, avant de rentrer au Mexique où il a fondé et/ou dirigé de nombreux organes de presse. Sa chronique hebdomadaire est publiée dans vingt et un journaux du pays. Il est l'auteur de plusieurs essais sur la vie politique mexicaine.
Présentation de l'éditeur
"Pour gagner une étape du Tour, certains cyclistes sont prêts à mourir dans des descentes suicide à plus de quatre-vingt-dix kilomètres/heure ; et je sais maintenant que d'autres sont prêts à tuer." Une enquête palpitante pour une plongée inédite dans les coulisses du circuit professionnel : les financements, les stratégies, les relations entre leaders et porteurs d'eau, les vicissitudes de corps toujours à la limite de la rupture.
Ma chronique :
Plusieurs incidents pendant le Tour de France viennent perturber don bon déroulement et son ambiance unique. Cet événement sportif de grande renommée n’avait jamais eu à subir ce genre de sabordage. La police alertée, va proposer à Marc Moreau membre clé de l’équipe championne de suivre de l’intérieur toutes les pistes qu’il pourra trouver. Nous découvrons un milieu professionnel sans pitié, ou certains cyclistes n’hésitent pas à dévaler les routes dépassant les quatre-vingt dix kilomètres-heure et mettant leur vie en danger tout comme d’autres sont prêts à toutes les bassesses pour améliorer leur placement. Le personnage de Marc au côté de sa petite amie Fiona et de son meilleur ami Steve, va devoir choisir entre son envie de briller et sa conscience. Une bataille anarchique pour être le premier contre le chronomètre. J’ai trouvé la structure du roman originale chaque étape servant de chapitre ainsi que le fait que « l’enquêteur » ne soit ni policier, ni journaliste mais un homme de l’intérieur. La narration se fait à la première personne avec Marc qui est un cycliste qui n’a pas encore eu l’occasion de briller mais est parfaitement efficace comme second. Dès que l’on comprend que les accidents n’ont rien avoir avec le hasard, l’intérêt s’en trouve renforcé. J’étais curieuse de la façon de voir ce Tour de France sur deux plans. Le côté rude du cyclisme professionnel, les difficultés physiques de l’épreuve avec tout ce que cela peut comporter comme travail en amont mais aussi les différentes stratégies misent en œuvre m’ont intéressée. En revanche le côté intrigue policière ne m’a pas trop convaincue, il y a un manque de crédibilité du « complot » tout comme dans la façon de gérer l’enquête qui je le crains m’a fait décrocher. Je suis certaine que ce livre devrait trouver ses lecteurs dans les passionnés du Tour de France et ceux qui novices, en feront la découverte. Bonne lecture.
Citation :
Ces longs entraînements solitaires forgèrent le coureur que je suis devenu. L'apprentissage des techniques et des stratégies viendrait plus tard, mais c'est là que je construisis la véritable substance qui est à la base du cyclisme professionnel : la capacité d'accueillir la douleur, d'en atteindre les limites et de continuer.
La souffrance est l’essence du cyclisme, et pas seulement à cause de ce qu’on exige d’un professionnel ; c’est aussi ce qui nourrit la passion du supporter. Un mélange pimenté d’épique et de sacrifice. Ce n’est pas un hasard si les spectateurs s’agglutinent dans les côtés des grands sommets: c’est là qu’ils assistent à l’autoflagellation qu’ils sont prêts à s’infliger pour le rester.
Je me demande…si la profonde amitié qui finirait par unir nos vies n’était pas née de cette alliance initiale fondée sur la protection mutuelle. Nous étions éblouis l’un par l’autre…Steve avait grandi dans du coton…au Nouveau-Mexique. Ses parents avaient…encouragé son obsession pour le vélo…il les avait toutes remportées (les compétitions)…Je devins ce que je suis, poussé par les circonstances, comme tous ceux qui s’appellent pas Panata ; j’ai fini par être un cycliste – comme d’autres finissent …employés de bureau…En revanche, Steve était de ces êtres humains dont l’avenir est la conséquence d’un dessein tracé à l’avance… Il trouvait que ma situation de quasi-orphelin était une débauche de liberté…