De Terre et de Chair
Je remercie les Editions terre du modèle vivant et la collection L'arbre homniscent
ainsi que le site Babélio et sa masse critique pour ce nouveau titre.
Valérie Rossignol
Ma chronique :
Très belle découverte que ce petit livre, empli de poésie et de tendresse tout autant que d’émotions. Ecrit en deux parties, l’auteure nous parle de ses deux talents que sont la sculpture et l’écriture. Avec « l’homme de terre », nous nous déplaçons comme le sculpteur autour de son modèle pour étudier, apprendre, ressentir et être en lien avec la représentation du corps de l’homme. Nu, vulnérable, offert au regard, les mains dans la terre, la séance de modelage commence et pour nous lecteur on peut entrapercevoir ce qui se joue entre ces deux là, subrepticement on se glisse en voyeur attentif. Cette première partie m’a emportée dans un autre monde, celui de la créativité qui change notre perception du temps. J’ai retrouvé les sensations des heures passées avec de l’argile dans les mains et un modèle devant les yeux pour une relation si différente comme hors du temps. Dans la seconde partie on découvre « l’homme de chair » c’est une si belle déclaration d’amour à lire. On entre dans l’intimité de deux êtres qui s’aiment. Il y est question de spiritualité, d’émotions, d’actes de chair, c’est tout simplement magnifique. Une vision vertigineuse de la relation amoureuse comme on n’en voit peu et cela fait un bien fou. Merci pour ce bel ouvrage et bonne lecture.
Citation :
Ici il n'y a plus rien à prouver. Tout à lâcher. Fardeau, contrainte, jugements, certitudes. Tout est laissé, abandonné. C'est une logique tellement décalée par rapport aux intérêts humains qu'aucun raisonnement n'a de prise sur elle. Elle est l'impératif de faire. Elle est la traduction du regard qui a saisi l'essentiel et qui par conséquent, se fait une urgence de restituer. Se détourner de l'inspiration est une violence pour l'âme. Y céder plonge dans un état second, puis qu'elle agit à travers nous. La fulgurance du procédé est trop forte pour qu'on la domine ou qu'on la réfrène.