Les refuges
Je remercie les Editions Calmann-Lévy pour l'envoi de ce nouveau titre.
Jérôme Loubry
Lucie Mercurio-Valentin, Libraire Policier/SF,
Espace Culturel Océane Rezé
Installée en Normandie depuis peu, Sandrine est priée d’aller vider la maison de sa grand-mère, une originale qui vivait seule sur une île minuscule, pas très loin de la côte.
Lorsqu’elle débarque sur cette île grise et froide, Sandrine découvre une poignée d’habitants âgés organisés en quasi autarcie. Tous décrivent sa grand-mère comme une personne charmante, loin de l’image que Sandrine en a.
Pourtant, l’atmosphère est étrange ici. En quelques heures, Sandrine se rend compte que les habitants cachent un secret. Quelque chose ou quelqu’un les terrifie. Mais alors pourquoi aucun d’entre eux ne quitte-t-il jamais l’île ?
Qu’est-il arrivé aux enfants du camp de vacances précipitamment fermé en 1949 ?
Qui était vraiment sa grand-mère ?
Sandrine sera retrouvée quelques jours plus tard, errant sur une plage du continent, ses vêtements couverts d’un sang qui n’est pas le sien…
à lire d’une traite jusqu’au dénouement détonnant. »
Pépita Sonatine, Librairie Lacoste, Mont-de-Marsan
« Encore une intrique surprenante et maîtrisée, à lire aveuglément »
Stéphanie et Maelle, Librairie Thuard, Le Mans
Sandrine journaliste, obtient de son patron une semaine pour aller vider la maison de sa grand-mère récemment décédée. A bord du Lazarus, elle rejoint la petite île Normande où vivait son aïeule pour y découvrir les quelques vieux locaux, indétrônables. Ils lui parleront de sa grand-mère en terme élogieux, ce qui va à l’encontre de l’opinion que la jeune femme avait gardé d’elle. Rapidement Sandrine prend conscience du côté glauque de cette île sur laquelle se trouve un ancien blockhaus allemand transformé un camp de vacances de l’après-guerre fermé depuis longtemps. Les habitants ne disent pas tout… Secrets, non-dits, dissimulations, forêts hantées, de quoi remplir notre imaginaire de cauchemars et étonnements de poésie aussi.
Il est des chroniques plus difficiles que d’autres à rédiger. Heureusement que l’on ne me demande pas de raconter l’histoire, ce serait divulgâcher, on est bien d’accord mais surtout c’est quelque chose que je serai dans l’incapacité de faire avec ce thriller tordu hautement psychologique. Pour son troisième roman Jérôme Loubry vise haut, très haut, si bien que je n’ai pas encore atterrit pour moi c’est son roman le plus aboutit. Mon esprit reste coincé sur cette île encore chamboulé par cette histoire tragique et passionnante. J’ai apprécié toute la symbolique mise en parallèle avec la poésie du Roi des Aulnes écrit par Goethe, jouer avec son interprétation était habile de la part de l’auteur. Brillant, intelligent, ce récit a su me surprendre constamment et m’emporter dans des territoires inconnus, des recoins de la psyché à explorer. Pour tenter de comprendre comment le cerveau humain peut mettre en place sa sauvegarde. Découpé en trois « balises » dont on comprendra le sens au fil de la lecture, une plongée dans l’horreur, lentement élaborée, patiemment dévoilée elle laisse le lecteur scotché un rien hébété par un final inoubliable. Pour moi c’est le thriller de la rentrée celui à ne rater sous aucun prétexte. Bonne lecture.
Si quelqu’un avait demandé à Suzanne un synonyme de l’enfance, voici le mot qu’elle aurait prononcé : émerveillement.
Car c’est ce qu’elle lisait dans les regards des enfants.
Elle aurait souhaité ajouter d’autres mots, plus personnels, sur le devoir de mémoire, sur l’horreur de la guerre, sur cet amour interdit entre un militaire et une civile, mais elle n’en eut pas le courage. D’une part, parce qu’elle ne se sentait pas légitime d’aborder ces sujets qu’elle ne connaissait que par les leçons d’histoire.