Le quaker
Je remercie les Editions Métailié pour ce nouveau partenariat
Liam McIlvanney
Liam McIlvanney est né dans l'Ayrshire. Il a reçu en 2018 le Prix McIlvanney, créé en hommage à son père, " le parrain du Tartan noir ", après sa mort en 2016 par le festival Bloody Scotland.
Il enseigne actuellement en Nouvelle-Zélande. Il est l'auteur des Couleurs de la ville.
1969. Glasgow. Trois jeunes femmes sont allées danser dans un dancing populaire, elles y ont rencontré un garçon que leurs amies décrivent comme bien de sa personne et correct, elles ont été très discrètes sur cette relation, puis on a retrouvé leurs cadavres sur des terrains vagues, elles ont été violées et étranglées avec leurs bas. Les recherches piétinent, les policiers de la criminelle sont à cran, ils se perdent dans les détails. L'inspecteur principal Duncan McCormack est appelé pour auditer la désastreuse enquête, ce qui a le don d'irriter les membres de l'équipe qui ont déjà dû essuyer les railleries de la presse pour leur tentative vaine d'attraper le tueur en se mêlant à la foule des danseurs.
Parallèlement on suit Alex Patton, un perceur de coffres-forts venu de Londres pour cambrioler une salle des ventes dans sa ville natale et dont l'histoire croise celle du tueur à mesure que l'intrigue se noue et que McCormack est impliqué dans les deux affaires.
L'auteur dresse un portrait vivant d'un quartier lugubre en pleine démolition, un témoignage sur l'état de la police de Glasgow et ses préjugés, à l'apogée du règne de la mafia locale, tout en menant une intrigue policière solide, tenue par des personnages inoubliables. Il donne alternativement la parole aux victimes et aux enquêteurs.
Liam McIlvanney s'inspire d'un fait divers pour nous raconter la ville et sa police dans les années 60, au moment où un tueur en série, qu'on n'a toujours pas retrouvé, a violé et étranglé trois jeunes femmes rencontrées dans un dancing.
Ma chronique :
Il m’aura fallu quelques chapitres pour être captivée par l’intrigue, finalement, ce fut le cas d’autant plus que l’auteur se base sur une histoire vraie pour son récit, « Bible John », un tueur en série, jamais appréhendé. Nous sommes en 1969 à Glasgow, c’était une époque où la ville était sous l’emprise de la mafia locale, qui avait aussi ses entrées dans la Police. Celle-ci était souvent mise à mal par la presse. C’est à ce moment que Duncan McCormack entre en scène, il est chargé de superviser les policiers qui enquêtent sur « Le Quaker » un tueur en série, qui a violé et étrangler trois jeunes femmes sortant de la même boite de nuit. Nous avons une seconde histoire qui fait apparaître le personnage d’Alex Paton, un voleur de retour dans sa ville natale pour y préparer le cambriolage de la salle des ventes. Les deux histoires vont se télescoper, c’est intelligemment mené et Duncan McCormack va être entraîné dans ces deux cas.
Voici le premier livre de la série Duncan McCormack. Je suis un grand fan des romans policiers écossais, il y a quelques très bons auteurs tel que Peter May, Denzil Meyrick ou encore Ian Rankin. Ce genre littéraire porte même le nom de tartan noir. C’est dire si les histoires sombres et glauques ont toujours ma préférence.une lecture satisfaisante parce que fort bien construite avec une ambiance claustrophobe qui plombe une ville déjà meurtrie. La ville de Glasgow semble parfaite pour abriter ce récit avec une criminalité importante, un hiver glacial et une restructuration de la ville la faisant apparaître sous son plus mauvais jour. Cela ne donne pas envie d’y faire du tourisme, c’est certain. On perçoit le désespoir de la Police alors que la chasse et la traque du criminel s’apparente à la poursuite d’un fantôme, cela fait partie des moments forts du récit ainsi que les rebondissements de la fin qui m’ont convaincu. Bonne lecture.
Citations
Il faisait partie des quatre soldats du régiment d'infanterie des Argyll and Sutherland Highlanders- tous des fils de Ballachullish- qui s'étaient retrouvés coincés dans la poche de Dunkerque, abandonnés sur le rivage par la flotte britannique. Ils avaient décidé de traverser toute la France occupée pour gagner l'Espagne, un pays neutre. Ils parlaient tous le gaélique et, tout au long de leur interminable marche vers le sud, s'étaient fait passer pour des Russes condamnés aux travaux forcés et envoyés en France. Ils étaient parvenus à franchir les Pyrénées et avaient aussitôt accédé au statut de légendes vivantes auprès des habitants des Ballachulish. Et cet exploit leur vaudrait de boire à l'oeil jusqu'à la fin de leurs jours.