Cinq Cartes brûlées
Je remercie les Editions Fleuve pour l'envoi de ce nouveau titre.
Sophie Loubière
Auteur de 10 romans et de fictions radiophoniques, Sophie Loubière connaît un succès international avec L'Enfant aux cailloux (2011), traduit dans une vingtaine de pays et plusieurs fois primé. Cinq cartes brûlées, inspiré d'un fait réel, révèle tout le talent de la romancière à explorer les abîmes de l'âme humaine.
"Un livre sensible et habile, redoutablement addictif !" Librairie Le Divan
"On sait qu'on va être tenu en haleine du premier mot au dernier. (...) Un leurre d'un bout à l'autre." Régis Gaudu, France 3 Lorraine
"Ce roman noir, dur, et à la résonance terriblement actuelle, se lit d'une traite, presque en apnée. Et laisse des marques. Beaucoup, et pour longtemps. À lire absolument." Les Lectures d'Anne-Sophie
Laurence Graissac grandit aux côtés de son frère, Thierry, qui prend toujours un malin plaisir à la harceler et à l'humilier. Du pavillon sinistre de son enfance à Saint-Flour, elle garde des blessures à vif, comme les signes d'une existence balayée par le destin. Mais Laurence a bien l'intention de devenir la femme qu'elle ne s'est jamais autorisée à être, quel qu'en soit le prix à payer. Le jour où le discret docteur Bashert, en proie à une addiction au jeu, croise sa route, la donne pourrait enfin changer...
Thriller psychologique d'une rare intensité, Cinq cartes brûlées va vous plonger au cœur de la manipulation mentale. De celle dont on ne revient jamais indemne.
Ma chronique :
Dans la famille Graissac je demande la fille. Laurence c’est autour d’elle que toute la trame du livre est pensée. Le grand frère Thierry que l’on ne voudrait même pas avoir comme ami tant il est méchant, jaloux de l’arrivée de sa petite sœur dès le jour de sa naissance. Ainsi Laurence va-t-elle se construire entre un frère tyrannique et des parents aveugles et absents. Un thriller psychologique de haute volée, dont on ne revient pas indemne tant il touche à la structure familiale. Un personnage central qui devient très vite attachante avec tous les « malheurs » qui lui tombent dessus et dont la résilience force l’admiration tout au long du livre. Un lieu aussi noir que ce roman, un pavillon familial sombre qui a vu passer les drames et en garde les traces. C’est bien écrit avec des chapitres courts que l’on enchaîne avec plaisir et envie d’en apprendre un peu plus sur cette famille dysfonctionnelle. Laurence c’est aussi une histoire qui pourrait être tirée d’un fait divers tant elle s’ancre dans la réalité. Les thèmes abordés sont nombreux comme l’addiction (à la nourriture, aux jeux), les secrets de famille, la manipulation mentale, la maltraitance. Tout cela nous donne une intrigue incroyable, il fallait le talent de Sophie Loubière pour nous entrainer avec elle dans le sillage des dégâts psychologiques causés dès la petite enfance. Les répercutions vont êtres surprenantes et oh combien bouleversantes. Une plume féminine qui ne fait aucune concession et donne une profondeur au récit qui par effet miroir renvoi le lecteur dans les cordes. La personnalité de Laurence c’est comme un arbre qui cache une forêt et c’est bien dans cette forêt que l’on va se perdre et perdre nos illusions. J’ai passé un excellent moment de lecture avec des personnages pour lesquels j’ai éprouvé de la haine, de la pitié, de l’attachement ou du dégout, ils ne m’auront jamais laissée indifférente. Bonne lecture.
Citation :
De la séparation de ses parents, Laurence ne retiendrait qu’une chose : le point douloureux n’avait pas porté sur la répartition des biens matériels ou pécuniaires, mais sur le droit de garde des enfants. Et M. Graissac n’avait pas eu son mot à dire.
— Il vaut mieux pour l’instant que vous n’ayez plus de contact avec votre père.
— Pourquoi ?
— Ce n’est pas moi qui l’ai décidé, Lolotte, mais le juge.
— Mais pour combien de temps ?
— Le temps qu’il faudra.