Freeman
Je remercie les Editions Hugo-Thriller pour cette nouvelle lecture.
Roy Braverman
Plus connu sous le pseudonyme de Ian Manook, Patrick Manoukian, alias Roy Braverman, est l'auteur de la trilogie mongole à succès Yeruldelgger parue chez Albin Michel entre 2013 et 2016. Le premier opus de la série a été récompensé en 2014 par seize prix des lecteurs, dont le Prix des lectrices de Elle, le Prix SNCF du Polar et le Prix Quais du Polar. Après Hunter (2018), Crow (2019) Freeman est le dernier titre d'une trilogie américaine publiée chez Hugo Thriller.
Épicé comme un jambalaya créole
Enivrant comme un Ramos Gin Fizz
Endiablé comme un air de zydeco
Envoûtant comme le parfum des belles-de-nuit
Sensuel comme La Nouvelle-Orléans
Noir comme un roman de James Lee Burke
Ma chronique :
Voilà c’est fini, on le sait avec cette trilogie de Roy Braverman, c’est une vision de l’Amérique toute personnelle qui prend fin. J’avais aimé Hunter et Crow et bien avec Freeman, c’est comme une tempête qui t’emporte dans ses bras à travers les bayous de Louisiane. Je précise que ce roman peut se lire seul, cela ne gênera aucunement la compréhension mais ce serait dommage. La Nouvelle-Orléans m’a toujours attirée pour son côté vieux français, sa cuisine épicée et sa nature omniprésente. Ici on rencontre deux personnages de flic bien différents, Beauregard et Howard à la recherche de son petit frère disparu. On retrouve aussi un « collecteur de dettes » arménien Mardiros qui a lui tout seul fait l’histoire. Deux millions de dollars qui s’envolent, un enfant atrocement assassiné et notre personnage principal Freeman ancien agent du FBI qui sera témoin bien malgré lui du cambriolage de la maison du caïd local. Un roman noir qui n’est pas sans rappeler les romans noirs américains et joue sur tous les codes du style. C’est un peu comme descendre aux enfers tant les situations sont violentes, les êtres sont brisés, blessés avec de lourds secrets. Il est question de reconstruction pour Louise, la fille de Freeman mais rien n’est simple. Le talent de l’auteur s’exerce aussi dans la qualité de ses descriptions, c’est réaliste et quasi cinématographique, d’ailleurs cet épisode serait parfait pour un film tant les plans sont détaillés. On se laisse immerger dans cette Louisiane et son côté sauvage et malgré l’épaisseur du livre, je ne l’ai pas vu passé. Il faut dire que c’est comme une analyse de la société avec son racisme ordinaire, ses problèmes de drogues, de prostitution, sa corruption à tous les niveaux même les plus hauts tout cela nous est livré sans concession aucune et c’est terrifiant. Bref ne passez pas à côté et bonne lecture.
Citations :
Howard glisse la photo de Tyler sur la table.
- Je cherche ce garçon.
- Quoi, t’es pédophile en plus ?
Howard lui empoigne la gorge de sa main droite, et bloque de l’autre celle de Chipmunk qui cherche son coupe-chou dans sa veste.
- Fais gaffe à ce que tu dis, c’est mon petit frère et il a disparu.
- Et alors, qu’est-ce que j’en ai à foutre, grogne Chipmunk.
Howard lui écrase le larynx dans son poing. Les jurons de l’autre s’étranglent et il glapit sa douleur.
- Il a vraiment disparu ? demande la jeune femme d’une voix douce râpée par le tabac et l’alcool.
A l'origine ,la police était là pour protéger les habitants de la cité . Aujourd’hui elle est là pour protéger la cité contre les habitants. Elle n'est plus au service des gens ,c'est fini ,elle est au service du système .La seule mission de la police ,c'est de maintenir le système. Par la force et la répression . La police est devenue le bras armé du système pour en assurer la survie .Et tout ne va faire qu'empirer ....