Pourquoi il ne faut pas libérer Marc Dutroux - Un psychopathe n'est pas amendable
Je remercie Now Future Editions et le site babélio et sa #massecritique pour ce partenariat.
Alessandra d' Angelo
Ma chronique :
Qui ne se souvient pas de l’affaire Marc Dutroux ? Ce psychopathe multirécidiviste qui enleva, séquestra, viola, tortura et assassina. Ses victimes furent principalement des jeunes filles mais aussi des enfants et son complice. Un véritable choc psychologique pour toute la Belgique et bien au-delà. Quand on sait qu’en 2021, Marc Dutroux aura effectué 25 ans de prison sous régime de sécurité particulier individuel (RSPI) (régime réservé aux terroristes). La question se pose de sa non dangerosité pour la société. Hors on sait que la prison n’est pas un établissement de soin, et que selon les spécialistes, il n’y a pas de rédemption possible. Alors que faire de lui. C’est la question que pose Alessandra d’Angela dans ce livre court mais concis et extrêmement bien documenté, qui reprend la personnalité de Marc Dutroux , son enfance , sa vie. Qui aborde aussi les dysfonctionnements des institutions qui ont pu rendre ses crimes possibles, alors qu’il avait déjà été arrêté et malheureusement libéré. Une montagne d’information venant de son procès nous dévoile le vrai visage de cet homme. Il y a là des témoignages de son complice, de ses avocats, il y en a eu plusieurs. Une lettre ouverte de l’auteure en réponse à la demande de libération de son client par Bruno Dayez. C’est édifiant et cela porte à réfléchir sur les questions de crime et amendement, de prise en charge à long terme, de récidive. L’épilogue aborde la résilience carcérale, je n’avais jamais vu ces deux mots l’un à côté de l’autre, comme tout le monde j’ai lu Boris Cyrulnik lorsqu’il parle de la façon dont les survivants de génocide, de guerre se sont reconstruits, c’était très intéressant de voir cela sous l’angle carcéral. J’aimerai terminer par cette citation de Robert Badinter. Bonne lecture.
"Aussi terribles et odieux que soient leurs actes, il n’est point d’homme sur cette terre dont la culpabilité soit totale et dont il faille pour toujours désespérer."
Citation :
Lettre ouverte à Bruno Dayez – extrait
« Vous dites que l’avocat de la défense est en “soins palliatifs” lorsqu’il défend un individu définitivement condamné. Par cette référence médicale dont je perçois le sens premier, vous ouvrez le vrai débat public, scientifique celui-ci, auquel je vous invite en ce qui concerne votre client. Et je ne prends pas le bâton pour vous battre. Je vais m’employer à vous démontrer factuellement que vous vous trompez de combat, en espérant que mes arguments soient, de par la perspicacité juridique qui vous anime, entendus. C’est à tout le moins ceux que j’avancerais s’il m’était donné de vous rencontrer en plaidoirie devant un tribunal. »
[...] cette utopie carcérale selon laquelle le coupable doit expier au travers de l'épreuve d'une souffrance bien méritée. La prison ne donne aucune force de se régénérer. Elle étanche juste la passion vengeresse de la société et inflige une cruauté qu'elle camoufle.