Goliat
Je remercie les Editions Taurnada pour l'envoi de ce nouveau titre.
Mehdy Brunet
2016, un couple qui va mal David et Abigael, un travail offshore sur la plateforme pétrolière le Goliat en pleine mer de Barents et cela pendant une super tempête, ça secoue ! Mais il semble que cela soit leur façon de prendre un nouveau départ. Très vite on est immergé dans un huis-clos, angoissant et tendu, d’autant plus que les morts font surface, les uns après les autres. Il semblerait qu’un tueur en série soit à bord. La construction du roman nous invite à prendre connaissance des différentes histoires des personnages, l’auteur apporte un soin particulier à leur densité. Pour cela il n’hésite pas à faire des parenthèses en forme de flashbacks sur des éléments du passé qui nous serviront à la compréhension du présent. Il y a plusieurs temporalité exploitées et c’est bien imaginé car je ne me suis pas sentie perdu entre deux agents du FBI en 2014 qui enquête sur un tueur en série pour lequel ils n’ont pas grand-chose à se mettre sous la dent et le crash d’un avion de la compagnie Asiana Airlines lors de son atterrissage à San Francisco en 2013. Les seuls chapitres qui en dévoilent un peu trop, trop vite sont ceux sur David en 2019, on perd un peu d’intérêt à connaître déjà son point du vue. Je reste admirative de cette intrigue rondement menée en à peine 250 pages, tout y est et ma lecture a été captivante grâce aux rebondissements qui viennent surprendre et toucher le lecteur en plein cœur. Car ne vous y trompez pas le thème abordé est fort et universel, il s’adresse à chacun d’entre nous et joue sur les émotions. Un excellent moment de lecture où tous les fils se trouvent reliés et un final qui ne tient qu’à un fils si j’ose dire. Bonne lecture.
Comme une feuille de papier buvard en contact direct avec un stylo- plume, les blouses blanches s'imbibaient d'un liquide poisseux qui s'étalait pour former de grandes rosaces pourpres.
« Du calme, grand chef, lui lance son collègue en espérant le tempérer. T’énerver ne servira qu’à nourrir ton ulcère.
— Je sais bien que tu as raison, mais merde, tous ces cons font semblant de s’intéresser à notre problème et ça me met hors de moi. Tant qu’il n’est pas ne serait-ce qu’effleuré par le malheur, l’homme ne s’en soucie pas.
— Eh oui, l’homme moderne et civilisé est, dans sa grande majorité, un égocentriste égoïste à tendance narcissique. »