Prendre un enfant par la main
Je remercie les Editions Belfond pour ce partenariat.
François-Xavier Dillard
François-Xavier Dillard est né à Paris en 1971. Il est l'auteur d' Un vrai jeu d'enfant et de Fais-le pour maman (prix des Nouvelles Voix du polar Pocket 2017). Après Austerlitz 10.5, Ne dis rien à papa et Réveille-toi !, parus chez Belfond, Prendre un enfant par la main est son sixième roman.
Lorsque vous lâchez la main de votre enfant, êtes-vous certain de pouvoir la serrer de nouveau un jour ?
Quatre ans après la disparition de leur fille Clémentine dans le naufrage d'un voilier, Sarah et Marc sont rongés par la culpabilité et la tristesse.
Jusqu'à ce que de nouvelles voisines emménagent sur le même palier avec leur enfant, Gabrielle, dont la ressemblance avec Clémentine est troublante. Au contact de cette adolescente vive et enjouée, Sarah reprend peu à peu goût à la vie.
Mais lorsque le destin de Gabrielle bascule dans l'indicible, les démons que Sarah avait cru pouvoir retenir se déchaînent une seconde fois.
Prends ma main, mon cœur. Ne la lâche pas, quoi qu'il arrive. Serre-la fort !
Ma chronique :
Je suis heureuse d’avoir poussé au-delà du titre de ce roman, qui n’était pas très motivant pour moi parce que derrière se cache un petit bijou. Un couple, Marc et Sarah vont vivre une tempête sur leur voilier qui aura comme conséquence, la perte de leur fille Clémentine. Seul Gaspard son petit frère, survit mais depuis ce jour fatidique, plus rien n’est comme avant. L’auteur nous parle avec beaucoup de talent de la culpabilité, du chagrin de ce couple qui peine à remonté la pente. Quatre ans plus tars, c’est lors de l’emménagement de nouvelles voisines de palier, qu’ils vont se prendre d’affection pour leur fille. Gabrielle qui a le même âge qu’aurait eu Clémentine et qui étrangement lui ressemble même physiquement. Sarah et Marc semblent sortir de leur marasme alors que même la naissance de la petite Louise n’avait pas suffit, mais Gabrielle se révélera sous un jour bien plus sombre. Voir ce couple tout mettre en œuvre pour ne pas exploser, c’était déjà quelque chose mais prendre la mesure des profondes blessures laissées par la perte de leur fille dans des conditions tragiques était effrayant. Des chapitres courts qui donnent un rythme où l’on balance entre le mal-être de l’adolescence autant celui de Gaspard que celui plus trash de Gabrielle et ce couple qui n’en finit pas de faire son deuil. Le personnage de Sarah dans toute sa fragilité m’a profondément touchée alors qu’elle vit un véritable transfert d’amour vers Gabrielle pour trouver son salut. Marc n’est pas moins touchant car sa détresse s’exprime bien différemment et au combien plus risquée. Alors même si il n’y a pas un suspense de folie, ni des twists d’enfer, ce livre qui m’a gardée captive tout du long. Les personnages sont nombreux et ont tous voix au chapitre, ce qui donne une lecture enrichissante humainement avec une fin surprenante. Bonne lecture.
Citations :
C’est ma mère, Hélène, qui m’a expliqué. Avec des mots très doux, avec beaucoup de patience et d’amour. Elle m’a dit que l’amour, justement, il se moquait du genre, de savoir si on était une fille ou un garçon. Je crois que c’est vrai. Perso, j’aime les garçons. Enfin, les garçons, pas tous, surtout un… Le problème, c’est qu’on est plusieurs à l’aimer, celui-là. Il s’appelle Ange.
Il se redresse et il attend. Il sent l’excitation qui monte en lui, l’adrénaline qui commence à inonder son cerveau. Cette adrénaline si précieuse qui, elle seule, peut anesthésier, pour quelques instants délicieux, l’indicible souffrance qui le ronge.