À pas de loup
Je remercie les Editions Taurnada pour l'envoi de cette nouvelle lecture.
Isabelle Villain
Son quatrième roman "Peine Capitale", publié aux Editions Auteurs d'Aujourd'hui, a reçu le prix Maurice Bouvier en 2015.
"Âmes battues", le second volet des enquêtes du commandant de Lost, découvert dans "Peine capitale" à reçu le prix du festival du polar de la ville d’Arcachon en 2016.
« Mauvais genre » publié aux Éditions Taurnada est sorti le 15 novembre 2018.
"Blessures invisibles" sort le 9 janvier 2020 toujours chez Taurnada. C'est le quatrième et dernier opus de la collection.
Le 14 janvier 2021 sortira son tout premier thriller "A pas de loup". Un huis clos niché au coeur des Alpes de haute Provence.
Lorsque Rosalie, Philippe et leur petit Martin, âgé de six mois, décident de s'installer à La Barberie, un éco-hameau niché en plein cœur des Alpes-de-Haute-Provence, c'est bien pour fuir un quotidien devenu trop pesant. Pour tenter une expérience audacieuse. Vivre autrement. En communion avec la terre et en harmonie avec les saisons.
Mais l'équilibre de cette nouvelle vie va un jour se fissurer. Un grain de sable va s'infiltrer, déstabiliser et enrayer cette belle mécanique.
Et ce très beau rêve va se transformer peu à peu en un véritable cauchemar.
Votre pire cauchemar…
Ma chronique :
Tout commence par une belle histoire, celle du couple que forment Rosalie et Philippe et leur petit garçon Martin. Ils décident de changer de vie, un retour à la nature n’acceptant plus la routine infernale du « métro, boulot, dodo ». La découverte de l’éco-hameau de la Barberie en Haute-Provence va répondre à leur attente, va débuter une nouvelle vie en communion avec la nature au sein d’une petite communauté bienveillante. Pourtant tout n’est pas aussi rose qu’il y paraît et l’ambiance devient délétère et se dégrade grandement au fils du temps. Encore une fois j’ai dévoré le dernier livre d’Isabelle Villain dans la journée tant j’étais scotchée à l’intrigue qu’elle a imaginé pour nous. Il faut dire que ce qui fait froid dans le dos c’est la terrible vraisemblance de tous les faits relatés. Tant le personnage de Rosalie que celui de son mari Philippe sont parfaitement bien installés dans le récit et l’auteur prend le temps de créer le décor du drame qui va se dérouler sous nos yeux. Les chapitres se suivent en nous présentant à une à une les familles, on apprend leur vie d’avant, leur histoire, pourquoi ils sont aujourd’hui à la Barberie. C’est très bien écrit et la lecture se fait fluide et lumineuse. Assister aux changements qui s’opèrent insidieusement dans ce groupe m’a laissé pantoise. Ces doux rêveurs, ces soixante-huitards attardés vont vivre et nous à leurs côtés une montée en tension alors que l’on retrouve un premier corps et ce n’est que le début. Le personnage de Martin est particulièrement bien pensé, son comportement et les mots qu’il prononce sont d’une surprenante maturité pour ses 11 ans. Un excellent moment de lecture qui met à jour les mécanismes d’un sujet qui fait régulièrement l’actualité. Bonne lecture.
Citations :
La discussion a dévié sur les énergies fossiles, la pollution, le réchauffement climatique, le compost. Sur le ratio temps-argent imposé par un système qui s’écroule et qui n’est plus adapté. Sur le besoin de fuir une vie qu’ils ne maîtrisent plus. Vivre différemment n’est pas un signe d’anormalité. Il y a un autre modèle que celui dicté par la réussite et l’argent.
« Nous nous considérons un peu comme des expatriés de la société de consommation », lance Michel avec un large sourire.
Rosalie balaie le paysage du regard et contemple ces maisons. Pas un bruit, juste celui des oiseaux. Des fleurs, des couleurs, des odeurs. Elle adresse un sourire à son mari. C’est comme une évidence. Comme si cet endroit lui était destiné. Depuis toujours. Pour la première fois, elle a l’impression de se sentir vraiment chez elle.
Une femme expliquait qu’un soir en sortant de son travail, elle avait eu un déclic. Marre du « métro, boulot, dodo ». Marre de se réveiller tous les jours à 7 heures au son de la matinale de France Inter. Marre de mettre une heure pour traverser tout Paris. Besoin de respirer un air différent. Une phrase avait soudain résonné à son oreille « le confort moderne est une douce prison dans laquelle on s’enferme peu à peu ». C’était tout à fait ce que la jeune femme ressentait à ce moment précis.