Le cadeau
Je remercie les Editions de l'Archipel pour ce SP.
Sebastian Fitzek
En l'espace d'une quinzaine d'années – Thérapie, son premier roman, a été publié en 2006 –, Sebastian Fitzek, né en 1971, est devenu un auteur phénomène. Numéro 1 du thriller en Allemagne, il a été en 2016 le romancier le plus lu du pays après J. K. Rowling. Le Cadeau est son treizième thriller publié aux éditions de l'Archipel. Parmi les plus récents : Le Colis et Siège 7A.
Il est des cadeaux qu'on préférerait ne jamais recevoir...
Arrêté à un feu à Berlin, Milan Berg aperçoit sur le siège arrière d'une voiture une ado terrorisée qui plaque une feuille de papier contre la vitre. Un appel au secours ? Milan ne peut en être certain : il est analphabète. Mais il sent que la jeune fille est en danger de mort.
Lorsqu'il décide de partir à sa recherche, une odyssée terrifiante commence pour lui. Accompagné d'Andra, sa petite amie, Milan est contraint de retourner sur l'île de son enfance. Là, il va découvrir des pans entiers de son passé qu'il avait oubliés...
Une cruelle prise de conscience s'impose alors : la vérité est parfois trop horrible pour qu'on puisse continuer à vivre avec elle – et l'ignorance est souvent le plus beau des cadeaux...
Comme à son habitude, Sebastian Fitzek a imaginé un scénario diabolique qui manipule le lecteur pour son plus grand plaisir.
Ma chronique :
En lisant la quatrième de couverture j'ai été tout de suite interpellée par l'histoire de Milan Berg, jeune analphabète qui comprenant qu'il se passe quelque chose de grave n'arrive pas à décrypter le message de cette jeune fille croisée derrière les vitres d'une voiture. Est-ce un appel à l’aide ? Aider de sa petite amie Andra, Milan va tenter de venir en aide à cette jeune fille, ce qui va entraîner de grands bouleversements dans sa vie. J’ai trouvé bien vu de nous faire sentir un peu comme Milan ne sachant ni lire ni écrire, en ne dévoilant pas tout de suite le contenu du message. Qui a fait du grec au lycée, sera avantagé. Dès le début, on est surpris par la violence de la scène se déroulant dans l'univers carcéral. Comme toujours avec Sébastian Fitzek attendez-vous à vous faire manipuler dans tous les sens, sans peur de la surenchère, il choisit le terrain où il veut vous emmener avec une certaine perversité. Comme pour ses thrillers précédents, le cadeau n'échappe pas à cette règle, on parcourt les pages sans s'en rendre compte à un rythme soutenu. Les chapitres sont courts et les nombreux rebondissements assurent un intérêt croissant jusqu'à la résolution finale qui vient nous surprendre comme toujours bien qu’elle soit à mon humble avis un peu tirée par les cheveux. Une intrigue passionnante vous attend, si j’ai un seul bémol à émettre, se serait sur les personnages, le duo Milan et Andra aurait mérité un peu plus de densité et de personnalité. Un thriller à la construction surprenante, qui fait fit de la crédibilité et passe par des arrangements qui pourront en gêner certains. Ce n'est pas mon cas, j'ai apprécié de pouvoir me divertir de cette façon et franchement c'était plaisant. Bonne lecture.
Citations :
Milan avait prétendu que le manque d’argent, puis de temps, l’avait toujours empêché de s’inscrire à l’auto-école. Andra savait pourtant qu’en s’exerçant avec divers véhicules « empruntés », il avait accumulé une expérience au volant qui surpassait celle de bien des conducteurs du dimanche.
Grâce à sa capacité à enregistrer les souvenirs sous forme d’images, il était parvenu à rendre avec exactitude les yeux de la jeune fille et ses larmes vif-argent. Il se souvenait du moindre froissement de la feuille déchirée que la petite pressait contre la vitre, de la forme de chacune des lettres tracées à la hâte. Il avait su les reproduire avec précision, même sans comprendre leur sens
La véritable raison de sa carrière d’escroc était le fait qu’en Allemagne l’analphabétisme n’était pas reconnu comme un handicap. Il n’avait donc droit à aucune prestation financière, mais était difficilement en mesure de subvenir à ses propres besoins. Très maladroit, il ne pouvait assurer aucun travail manuel, et, malgré son intelligence aiguë, la société l’excluait de toute activité intellectuelle.