La vie en chantier - Totem 181
Je remercie les Editions Gallmeister pour l'envoi de ce nouveau titre
Traduit par Juliane Nivelt
Pete Fromm
Présentation de l'éditeur :
Marnie et Taz ont tout pour être heureux. Jeunes et énergiques, ils s'aiment, rient et travaillent ensemble. Lorsque Marnie apprend qu'elle est enceinte, leur vie s'en trouve bouleversée, mais le couple est prêt à relever le défi. Avec leurs modestes moyens, ils commencent à retaper leur petite maison de Missoula, dans le Montana, et l'avenir prend des contours plus précis. Mais lorsque Marnie meurt en couches, Taz se retrouve seul face à un deuil impensable, avec sa fille nouveau-née sur les bras. Il plonge alors tête la première dans le monde inconnu et étrange de la paternité, un monde de responsabilités et d'insomnies, de doutes et de joies inattendus.
Ma chronique :
Ce n'est pas le premier livre de Pete Fromm que je lis et j'attends toujours avec impatience son nouveau titre. Je n'ai pas été déçu c’est un vrai coup de cœur. On aurait dû me prévenir de préparer ma boîte de Kleenex car l'histoire et particulièrement émouvante. Marnie et Taz forment un jeune couple très amoureux, ils ont entrepris de retaper ensemble leur première habitation dans le Montana. L'annonce de la grossesse de Marnie les rend tous les deux très heureux et les travaux se concentrent sur la future chambre du bébé. Pourtant tout ne se passe pas comme prévu lorsque Marnie ne survit pas à son accouchement. C'est alors que Taz se retrouve seul perdu avec un nouveau-né et c'est toute cette remontée du désespoir vers l'espoir que nous conte l'auteur. Il aborde là, le thème du deuil, comment arrive-t-on à continuer sans l’être aimé ? Avec en plus ce petit être qui vient de naître et ne demande qu’à être aimée. J'ai beaucoup aimé la construction du roman où on avance jour après jour en allant du jour 1 qui correspond à l'arrivée du bébé. Heureusement Taz peux compter sur ses amis et sa belle-mère. On assiste impuissant à son chagrin, ses coups de blues, le manque de sommeil et le peur de ne pas être à la hauteur, qui le temps aidant se transforment en quelque chose de plus apaisé. L'auteur a su insuffler à son personnage une poésie et beaucoup de douceur. J'ai aimé découvrir et son coin secret là où il pouvait enfin se ressourcer. Avoir eu l'idée d'instaurer un dialogue avec Marnie était très apaisant même si ça peut sembler bizarre au début. Enfin la vie vous tire vers le haut, un livre qui montre que c'est dans l'adversité la plus profonde que l'homme révèle ce qu'il a de meilleur en lui. Une très belle découverte. Bonne lecture.
Citations :
Il prend une profonde inspiration.
Il ne se rappelle plus quand Midge est censée commencer à sourire, mais il sait que le moment n’est pas encore venu.
— Tu seras une vraie petite loutre. Marnie me l’a promis.
Elle détestait les photos. Détestait que je les prenne. Détestait les regarder.
- Midge en a besoin...
- Ça la mettait mal à l'aise, poursuit Taz, la voix aussi tranchante que le verre du cadre. "Elles ne servent qu'une fois que tu es mort. Pour que tout le monde se rappelle à quel point t'étais cool." Voilà ce qu'elle disait.
Elle tirerait son lait pour que Taz puisse nourrir Midge et voir ce que ça faisait, puisque ses seins à lui étaient aussi inutiles que le sont les hommes en général.