Seule la haine
Je remercie les Editions Taurnada pour l'envoi de cette nouvelle lecture.
Né à Madrid en 1978, David Ruiz Martin arrive en Suisse à l’âge de 4 ans. Formé en menuiserie, il est aujourd’hui à la tête de sa propre entreprise. Autodidacte et passionné de littérature noire, il sort son premier thriller en 2014. « Seule la haine » est son quatrième roman, un thriller psychologique qui a obtenu le prix littéraire des lectrices du salon Sang pour Sang thriller en 2020.
Persuadé que le psychanalyste Larry Barney est responsable du suicide de son frère, Elliot le prend en otage dans son cabinet.
Sous la menace d'une arme, Larry n'a pas d'autre choix que de laisser l'adolescent de 15 ans lui relater ses derniers mois.
Mais très vite, c'est l'escalade de l'horreur : Larry est jeté dans un monde qui le dépasse, aux frontières de l'abject et de l'inhumanité. Tandis que les détails scabreux se succèdent, une seule idée l'obsède : celle de s'en sortir, à tout prix…
Un thriller psychologique qui va vous retourner la tête !!!
Ma chronique :
Elliot 15 ans, est convaincu que Larry, le psychologue qui suivait son frère est responsable de son suicide. En partant de ce postulat, l’auteur nous dresse un remarquable huis clos. Un déroulé implacable de la parole d’Elliot alors que celui-ci prend en otage le psy dans son cabinet. On ne peut qu’être renversé par le récit dramatique des derniers mois qu’Eliott a vécu. On assiste impuissant à une montée en tension des faits relatés. Un engrenage sordide de violence, j’étais de tout cœur avec cet ado en souffrance. Pourtant au fil des pages où les descriptions sont de plus en plus fortes et les images imposées quasi cinématographiques, me sont venues des questionnements. J’avais le sentiment de me retrouver face à deux victimes et je ne voyais pas bien où l’auteur voulait en venir. Croyez moi l’intrigue se révèle être brillante. Il y a un passage que j’ai beaucoup aimé et où il est question de choix, qui m’a rappelé l’excellent livre de William Styron « Le choix de Sophie ». J’ai quand même du mal avec la surenchère mais le fait est que le lecteur même s’il se met à douter ne peut imaginer tous les rouages mis en œuvre par l’auteur afin de nous livrer un excellent thriller psychologique. Un vrai régal de lecture, c’est bien simple pour ma part, tombé en une après-midi, incapable de poser le livre avant la fin. J’ai cependant deux bémols en ce qui concerne le début et à la fin du livre. J’ai trouvé l’entrée en matière un peu brouillonne et pas très réaliste au niveau du ton, ce qui ne m’a pas empêcher de me laisser prendre par la suite. Quand au final je lui reproche juste de traîner en longueur avec plusieurs chapitres qui n’apportent en soi plus rien à l’histoire de mon point de vue bien entendu. Une lecture qui n’en reste pas moins surprenante et originale. J’ai découvert un auteur qui m’a fait forte impression et dont je vais guetter les prochaines parutions. Bonne lecture.
Citations :
Je vois en lui un gâchis total. Un diamant brut à la surface maculée de plomb. J'aimerais lui venir en aide, mais j'ignore de quelle manière.
En tous cas, pas avec un flingue braqué sur mon visage !
Je prends conscience aujourd’hui que ce fait divers n’a fait qu’égratigner la surface du quotidien de la plupart des gens. Quelques journées seulement à en discuter autour d’un café ou d’un bon chocolat chaud, à se scandaliser comme il est bon de le faire, à imprimer leur avis sur une affaire qui les dépasse, à critiquer, à fustiger, à rabaisser, et à éteindre la lumière pour aller se coucher aussi paisiblement que s’ils rentraient d’une balade en bateau.