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L'atelier de Litote
26 mai 2021

Fille Perdue

Je remercie les Editions de la Manufacture de Livres  pour ce partenariat.

 

 

Coupdecoeurlogoshort

 

 

adeline-yzac

 

Biographie de l'auteure
Après des études de lettres, d’espagnol et de linguistique, Adeline Yzac exerce différents métiers, puis prend le chemin du conte avant que d’emprunter celui de l’écriture de récits et de romans pour les adultes et la jeunesse. Installée à Montpellier, où elle a ouvert son atelier d’écrivaine (un lieu qui ressemble à un atelier de peintre), elle a publié une trentaine d’ouvrages, elle propose des chantiers de réécriture et travaille à  la transmission de la langue. Son œuvre lui a valu plusieurs récompenses dont le prix Alain-Fournier.

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Présentation de l'éditeur

Anicette était la petite dernière, la jolie poupée choyée par sa famille. Jusqu’au jour où on la surprend en train de commettre le plus indicible des péchés : poser la main sur son corps, se caresser. Petite fille devenue fille perdue, voici l’enfant chassée de sa famille et condamnée à grandir entre les murs de «l’institution». C’est là que des religieuses tentent de chasser le vice du corps et des esprits de ces filles de rien. Celles dont les mères se prostituent, celles qui sont nées de pères inconnus, celles dont le corps ne ressemble pas à ce que l’on attend d’une femme... Et si la foi ne suffit pas, c’est peut-être à Paris, entre les mains des médecins que ces enfants devront être conduites.

Roman construit sur un fond historique passé sous silence, Fille perdue nous parle d’une époque où la morale et la science conjuguaient leurs efforts pour maintenir le joug pesant sur le corps des femmes.

 

9782358877541-602a3d9a62282

 

 

Ma chronique : 

 

Un pan entier de l’histoire des femmes et de la médecine dont on soulève enfin le voile. Cela s’est passé en France mais pas que, au XIXe siècle et jusqu’au début du XXe siècle, avant que l’on ne comprenne que ces pratiques étaient barbares et mutilantes. Plus j’avançais dans ma lecture plus je sentais monter en moi le vent de la révolte et du courroux.  L’histoire poignante de cette enfant, de cette petite fille qui  pour un geste « déplacé » on parle ici de masturbation, vu comme tel à son époque, et dans une famille bourgeoise et moralisatrice, va voir sa vie entière s’effondrer. Anicette va être envoyée dans une « Institution religieuse » une sorte de maison de redressement mais le fait est qu’on se débarrasse d’elle de la pire des manières.

 

« Vous savez pas, la jolie poupée des Bru, je l’ai trouvée qui s’affairait la main au panier. Et ça y allait ! »

 

J’ai été un peu surprise du style  de l’auteure et je me suis même retrouvée en difficulté parfois mais l’histoire elle-même est tellement bouleversante que c’est rapidement passé au second plan. Une astuce littéraire pour nous plonger dans l’ambiance des années 1800. L’auteure nous raconte au travers d’Anicette et de son amie Vincianne, l’intolérance, l’hypocrisie d’une caste qui se veut bien pensante, j’y trouve surtout une ignorance crasse de l’évolution de l’être humain et un irrespect total de la personne. Je ne peux même pas me consoler en me disant qu’il s’agissait d’une autre époque. Non, parce que, aujourd’hui encore la pratique de l’excision n’a pas disparu. Les temps changent et on n’hésite plus fait appel à la médecine, à la chirurgie pour « corriger » ce qui a besoin de l’être dans les cas de transgenres. On ne confond plus la découverte de son corps chez l’enfant et une soi-disant perversion. Mais toute cette violence faite aux femmes me reste en travers de la gorge. Un livre puissant à découvrir. Bonne lecture.

 

 

 

Citations : 

 

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Pardonner serait ouvrir la voie à la joie. Elle est entrée comme si elle n’y était pas. Il faut avoir la légèreté de qui s’élève dans la prière, doublée de la nitescence du pur esprit, sans quoi, si sœur Hortense pressent le moindre faux pas, c’est le retour au triage de la laine dans le froid des filles, voire pire. Pire, c’est être poussée chez le drac. L’homme à tout faire de ces dames. Un soldat de l’Empire, un monstre de foire, tatoué, un saligaud qui s’en croque une de temps en temps. Avec la bénédiction de Dieu et de ses tenancières. La Miquète en a une peur bleue, elle qui n’a peur de rien.
La douceur de la pièce et les senteurs du genévrier se confondent.


Elle a troqué les jeux de corps contre ceux de l’esprit, plus camouflables, moins sectionnables, et déambule au-dedans à sa guise. Ses pensées veulent courir, elles courent. Ses rêves veulent danser, ils dansent. Les sœurs la croient matée, la belle aubaine. La mère supérieure lui a autorisé le jardin dès le premier printemps.

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