Tueurs en série sur le divan
Je remercie les Editions Envolume pour cette nouvelle lecture.
Un livre écrit à quatre mains
Joseph Agostini est psychologue clinicien, Psychanalyste, chroniqueur au Huffingtonpost, il intervient dans nombre de grands médias dont RTL. Il traque l’inconscient à travers ses différents essais littéraires dans la collection Sur le divan : Dalida sur le divan, Manuel d’un psy décomplexé, Manuel pour en finir avec la mort en collaboration avec Agnès Rouby, Gainsbourg sur le divan en collaboration avec Audrey Tordelli, Avez-vous le sens de l’amour – Pour une intelligence amoureuse en collaboration avec Meta Tshiteya, Tueurs en série sur le divan en collaboration avec Jean-Benoît Dumonteix et de deux romans : La traversée des mensonges et Pour unique soleil.
Jean-Benoît Dumonteix est psychologue clinicien et psychanalyste. Il est le co-auteur du document Les Sex Addicts (2012, Hors Collection) et l’auteur du roman Retrouver Gabrielle (2018, Editions Fauves / Michalon) et co-auteur de Tueurs en série sur le divan en collaboration avec Joseph Agostini. Il vit et travaille à Paris, mais part souvent en vacances ailleurs, notamment pour écrire.
Loin d’employer un vocabulaire hermétique, ils s’adressent à tous les lecteurs dans un style accessible.
Tout le monde a entendu parler de ces quatre tueurs en série français (Michel Fourniret, Marcel Petiot, Guy Georges et Thierry Paulin). Ils ont tous les quatre défrayé la chronique en leur temps et reviennent régulièrement sur le devant de la scène médiatique. Leurs crimes sont terribles et se rejoignent dans l’abomination. Les auteurs de cet essai sont tous les deux psychologues cliniciens et psychiatres, ils ont donc une vision différente de la notre sur les événements. Un gros travail de recherche a été effectué ainsi que des interviews des avocats et au-delà des faits, des condamnations, ils explorent surtout le côté psychologique qui va s’avérer passionnant. La personnalité de ces quatre tueurs est particulièrement bien cernée et nous est rendue d’une manière totalement compréhensible par tout à chacun, si le jargon de ses psys ne vous a pas totalement perdu. Bien sur on retrouve quelques notions de base de la psychanalyse avec à son sommet ce bon Docteur Freud, au moins on sait mieux de quoi on parle car les termes, même s’ils se veulent accessibles ont été tant galvaudé qu’il nous fallait bien cette remise à plat. J’ai trouvé très intéressant que l’on revienne sur les faits qui se sont déroulés dans leur petite enfance,(une déformation professionnelle sans doute, étant assistante maternelle) loin de moi l’idée de leur chercher des excuses mais il est troublant de constater que l’enfance ainsi mis à mal, a produit des adultes aux pulsions meurtrières. Je retiens aussi leur besoin de pouvoir et de domination extrême. Si vous pensiez obtenir des détails croustillants, passez votre chemin, les auteurs nous proposent de nouvelles pistes d’exploration, notamment sur le thème de la perversion dans un dernier chapitre sous forme de questions-réponses qui a suscité mon attention. Je note enfin que ces quatre là, sont tous des hommes, quand est-il des femmes ? J’aurai aimé que la question soit abordée. C’est le second livre de la collection sur le divan que je lis après « Gainsbourg sur le divan » qui m’avait beaucoup plu aussi, j’aime beaucoup ce format. Bonne lecture.
Citation :
Contrairement au névrosé, qui introjecte dans la douleur les interdits moraux et se fait un devoir de les respecter sous peine de faire flamber sa culpabilité, le pervers contourne cette injonction civilisationnelle
Le pervers se distingue du psychotique en ce sens qu'il accède au langage, à la loi et à la culture, mais qu'il les contourne ou les instrumentalise pour asseoir son pouvoir absolu.