Les samaritains du Bayou

15 septembre 2021

Je remercie les Editions Belfond pour ce partenariat.

Lisa Sandlin

Biographie de l'auteure

Lisa Sandlin a grandi dans au cœur des puits de pétrole, dans la ville de Beaumont au Texas, avant de s'installer au Nouveau Mexique, puis dans le Nebraska, où elle a enseigné l'écriture à l'université de Omaha pendant vingt ans. Auteure de nombreuses nouvelles, plusieurs fois primées, elle découvre le succès avec Les Samaritains du bayou, son premier roman, récompensé des prestigieux Dashiell Hammett Prize 2015 et du Shamus Award 2016, prix majeurs de la littérature suspense américaine.

Présentation de l'éditeur

Puisant dans l'atmosphère envoûtante du Vieux Sud, Lisa Sandlin tisse un premier roman noir tendu, poétique, habité de personnages aussi complexes qu'émouvants. Une pépite récompensée par le Dashiell Hammett Prize et le Shamus Award, les plus hautes distinctions de la littérature suspense américaine.

Après quatorze ans passés derrière les barreaux pour avoir mis en pièces l'un de ses deux violeurs, Delpha Wade retrouve enfin le chemin de la liberté. Mais rien ni personne n'attend une ex-taularde, a fortiori en 1973, dans une petite ville du fin fond du Texas.
Le bureau du privé Tom Phelan, un Cajun débonnaire en reconversion professionnelle, est un point de chute inespéré pour Delpha. Avec sa discrétion et son sérieux, la jeune femme devient vite une secrétaire indispensable au détective néophyte.
Ensemble, ils parcourent le bayou pour traquer les fugueurs, les menteurs, les maris infidèles, réparer les âmes cabossées, soigner les laissés-pour-compte. Un duo de choc, détonnant et pourtant complémentaire.
Mais sous la carapace, un feu gronde en Delpha, le besoin dévorant de se venger de son second violeur qui court toujours. Un homme dont elle est convaincue qu'il est là, tout proche. Et qu'il la guette...
Dashiell Hammett Prize 2015
Shamus Award 2016

Ma chronique :

Delpha Wade vient de passer quatorze ans dans une prison pour avoir tué l’un de ses violeurs et tenter de tuer l’autre aussi. Nous sommes en 1973 et la voici libre, mais qui souhaiterait embaucher une ex-taularde dans ce trou perdu du Texas ? Pourtant c’est auprès de Tom Phellan détective privé, qu’elle trouve une place de secrétaire. Grace à sa volonté et son intelligence, elle va vite se rendre indispensable. Rapidement les affaires se présentent sous des formes diverses, la disparition d’un adolescent, une entreprise de pétrochimie en difficulté, une femme cherchant à coincer son mari infidèle… mais pardessus tout, une rencontre avec le violeur encore en vie, donne à Delpha des frissons. Un récit où les nombreux personnages s’emmêlent sans qu’il soit possible de bien comprendre qui est qui au début du roman, peu à peu ils prendront leur place. Un style souvent poétique, empreint de charme et tendresse alors que l’on côtoie la noirceur humaine. Une atmosphère particulière se dégage de ce roman qui se passe dans le Vieux Sud, où certains des personnages parlent Cajun, quelques mots français en témoignent. Personnellement je reliais le terme "Bayou" à la Louisiane, je m’attendais à retrouver l’ambiance des livres de James Lee Burke, ce n’a pas été le cas mais après tout l’intrigue se déroule au Texas. L’auteure nous emporte dans une renaissance, celle d’une femme privée de tout, de calme, de respect, d’amour. Derrière toutes ses barrières de protection savamment mise en place, se trouve un cœur pur qui ne demande qu’à expérimenter l’amitié, l’empathie et pourquoi pas l’amour. Un roman noir qui sait allier des personnages bien construits, souvent touchants à des intrigues multiples qui pourraient bien se rejoindre, un scénario classique mais diablement efficace, qui donne envie de retrouver rapidement ce duo improbable mais qui fonctionne très bien. Bonne lecture.

Citations :

Avoir une journée, et pouvoir la passer librement – comme un coulis au caramel sur une tarte aux noix de pécan. De retour au New Rosemont, Delpha demanda à Calinda si elle avait du matériel de pêche.

Phelan ne fut pas invité à s’asseoir. Il resta debout près de la porte de la pièce blanche comme un soldat sans armée, pendant que la femme scrutait son visage et sa tenue. Il ne pensait pas avoir l’air d’un hippie ni d’un clochard, portait un costard, et avait fait raccommoder son pantalon déchiré. Son costume s’était peut-être usé sans qu’il l’ait remarqué, ou il avait une tache de beurre sur sa cravate.

C’était à croire que des gitans avaient volé son garçon et laissé à sa place une espèce de fantôme qui ressemblait à Ricky. Avant, il vous rendait service sans qu’on soit obligé de le lui demander cent fois. À présent, il sortait la nuit, dormait le jour, et quand il était réveillé il paraissait sourd et complètement vidé.

« Il a peur, monsieur Phelan. Et ça me terrifie qu’il ait si peur. »