Mamma Roma
Je remercie les Editions Slatkine & Cie pour cette lecture.
Luca Di Fulvio
Présente-t-on encore Luca Di Fulvio ?
Né en 1957 à Rome, où il vit et travaille toujours, Luca Di Fulvio est l'auteur de nombreux romans à succès, parmi lesquels Le Gang des rêves, bestseller mondial, Les prisonniers de la liberté.
Une artiste de cirque passionnée de politique.
Une comtesse aux aspirations républicaines.
Trois personnes que le destin conduit à Rome en 1870, cœur battant de l'Italie. Leurs chemins se croisent au milieu de cette ville prometteuse, et leurs rêves apparaissent comme un lien magique. Mais Rome l'éblouissante, l'insaisissable, présente des défis inattendus à ses nouveaux admirateurs.
Jusqu'au jour où un événement dramatique secoue la Ville éternelle...
Ma chronique :
Pour son cinquième roman, Luca Di Fulvio nous offre un roman historique mettant en scène sa magnifique ville éternelle : Rome. Le récit se déroule sur une période charnière dans l’unification de l’Italie entre mars et septembre 1870 à l’aube de la naissance de l’Italie. Trois personnages phares, trois destins. Pietro est choisit par la comtesse Boccamara dans un orphelinat pouilleux. Il devra apprendre à s’adapter à son nouveau rang dans une société changeante. Marta orpheline elle aussi, fait partie du cirque Callari et n’aura de cesse de connaître ses origines et bien sur Nella la comtesse. Le récit nous entraîne très vite dans la ville de Rome où les patriotes n’ont qu’une envie la libérer de l’emprise du Pape et des envahisseurs français. De nombreux autres personnages plus ou moins douteux viennent s’entrecroiser dans ce qui ressemble à une fresque fourmillante.
L’auteur sait toujours aussi bien nous faire aimer ses personnages, ils sont humains, attachants et peuvent éprouver des sentiments opposés tout comme cela peut nous arriver. La courageuse Comtesse et le sage Capitaine Melo ont su toucher mon cœur. Un texte d’une intensité folle et de l’émotion à son comble avec le sang versé des patriotes, un peu comme dans les Misérables de Victor Hugo que l’auteur admire certainement. Au-delà du récit politico historique nous sommes face à des sentiments forts comme la vengeance, la trahison et beaucoup d’aventure avec une pointe de romance.
C’était un plaisir tout au long de ses 680 pages, de suivre l’auteur dans sa ville natale pour une visite pointue et une belle découverte qui change mon regard sur Rome. On ne peut qu’apprécier le talent de conteur de l’auteur toujours prompt à imaginer des histoires qui vous retourne le cœur et que l’on n’oublie pas. Bonne lecture.
Citations:
Seul un orphelin pouvait savoir ce que voulait dire passer toute sa vie en cage. Et seul quelqu’un ayant vécu dans une cage, sans famille, pouvait éprouver ce qu’il éprouvait à ce moment là.
En un éclair, elle se perdit dans ses souvenirs qui remontaient d’un lointain passé, comme si elle se noyait dans un tourbillon ou était attirée par le vide, et elle était surprise qu’ils soient restés aussi vifs, bien qu’elle les ait ensevelis très profondément en elle afin de devenir ce qu’elle était devenue. Une autre. La comtesse.
A quoi cela vous aura-t-il servi ,d'avoir uni l'Italie ,si ensuite vous ne faites rien ...si nous ne faisons rien ,pour le peuple? répéta-t-il, si , avec le roi , comme avec le pape , les derniers restent toujours des malheureux invisibles ...abandonnés à leur misère et à leur ignorance