À la lumière de la nuit
Je remercie les Editions Robert Laffont collection la Bête noire pour l'envoi de ce titre.
Johan-Frédérik HEL GUEDJ (Traducteur)
Ilaria Tuti
L’obscurité mène au néant, la clarté, à la justice.
Le nouveau roman d'Ilaria Tuti, la révélation du polar italien.
Atteinte d’une maladie rare et condamnée à l’obscurité, Chiara, huit ans, fait des rêves aussi étranges qu'effrayants : dans la forêt qui jouxte sa maison, elle voit un arbre couvert de mystérieuses inscriptions au pied duquel repose un cœur d’enfant.
Chiara est convaincue que son rêve fait écho à des événements réels. Terrifiés, ses parents contactent la police, lançant la commissaire Battiglia sur les traces d’un passé tourmenté.
Dans cette région d’Italie où la terre est brûlante, seuls peuvent enquêter ceux qui survivent à la lumière de la nuit…
Ma chronique :
Nous retrouvons Teresa Battaglia et son équipe pour une nouvelle aventure italienne dans la région montagneuse du Frioul aux frontières de l’Autriche et de la Slovénie. Un livre dont les droits d'auteur seront reversés à la recherche sur le sarcome d'Ewing.
Chiara a huit ans et ne supporte pas les rayons du soleil, aussi lorsqu’elle fait un rêve étrange, ses parents pensent que c’est juste un rêve. Bouleversant, effrayant mais c’est seulement un mauvais rêve, non ? Ils reviennent de plus en plus souvent, au pied d’un arbre au tronc gravé, elle est certaine qu’il y a un enfant. La commissaire Battaglia vient seulement de refermer un dossier que déjà elle se laisse happer par l’histoire de Chiara, elle est la seule à la croire, mais avec l’aide de l’Inspecteur Marini plus dubitatif, ils se lancent sur cette piste nauséabonde.
Avec une écriture sobre et envoutante, on entre un peu plus dans la personnalité de Teresa, dans sa grande solitude on ne voit rayonner que son noble cœur et son attachement à la parole de l’enfant. L’auteur nous propose littéralement un cas à déterrer, une histoire ancienne qui a encore ses ramifications dans le présent. Je n’en dis pas plus juste qu’une fois encore l’enfance est mise à mal. Une lecture touchante qui reste en parfaite adéquation avec ce qui se passe encore de nos jours aux frontières de nombreux pays. Une relation professionnelle entre Marini et Battaglia qui fonctionne parfaitement, l’une suit son instinct, l’autre suit sa supérieure. On commence à en apprendre un peu plus sur Teresa, son passé et pourquoi elle est comme elle est. Un roman policier qui laisse toute sa place au mystère avec une touche historique sombre qui vient se révéler et foudroie le lecteur. Bonne lecture.
Citations :
— J’ai vieilli.
Elle se l’était murmuré à elle-même, éprouvant de la honte pour une chose qui ne dépendait même pas d’elle, qui ne pourrait jamais constituer une faute.
— Jusqu’à quel degré es-tu un policier ? Jusqu’à quel degré es-tu disposé à remonter ces pistes avec nous ?
— Jusqu’à n’aboutir nulle part ? C’est ce que vous me demandez ?
Elle éclata de rire.
— Nulle part, c’est fréquemment là qu’on aboutit, inspecteur, et c’est seulement maintenant que tu t’en aperçois ? Mais notre travail n’est pas de trouver : c’est principalement de chercher. Et si en fin de compte nous constatons qu’il n’y avait personne à prendre en chasse, tant mieux ! Maintenant, réponds à ma question.