Paris-Briançon
Je remercie les Editions Julliard pour leur confiance.
Philippe Besson
Auteur de premier plan, Philippe Besson a publié aux éditions Julliard une vingtaine de romans, dont En l'absence des hommes, prix Emmanuel-Roblès, Son frère, adapté au cinéma par Patrice Chéreau, L'Arrière-saison, La Maison atlantique, Un personnage de roman, " Arrête avec tes mensonges ", prix Maison de la Presse, en cours d'adaptation au cinéma, et Le Dernier Enfant.
Le temps d'une nuit à bord d'un train-couchettes, une dizaine de passagers, qui n'auraient jamais dû se rencontrer, font connaissance, sans se douter que certains n'arriveront jamais à destination. Un roman aussi captivant qu'émouvant, qui dit l'importance de l'instant et la fragilité de nos vies.
Rien ne relie les passagers montés à bord du train de nuit no 5789. À la faveur d'un huis clos imposé, tandis qu'ils sillonnent des territoires endormis, ils sont une dizaine à nouer des liens, laissant l'intimité et la confiance naître, les mots s'échanger, et les secrets aussi. Derrière les apparences se révèlent des êtres vulnérables, victimes de maux ordinaires ou de la violence de l'époque, des voyageurs tentant d'échapper à leur solitude, leur routine ou leurs mensonges. Ils l'ignorent encore, mais à l'aube, certains auront trouvé la mort.
Ce roman au suspense redoutable nous rappelle que nul ne maîtrise son destin. Par la délicatesse et la justesse de ses observations, Paris-Briançon célèbre le miracle des rencontres fortuites, et la grâce des instants suspendus, où toutes les vérités peuvent enfin se dire.
Ma chronique :
Un nouveau roman riche en émotions et en surprises. La rencontre de différents personnages dans le train de nuit Paris-Briançon nous apprend tout ce qu'il y a à savoir sur qui ils sont et vers quoi ils vont. Dès le début le ton est donné et on sait que l'on se dirige vers l'inéluctable puisque le mort sera au bout du chemin pour certains d'entre eux. Mon imagination de lectrice de thriller n'a fait qu'un tour et déjà je voyais arriver un crime un peu comme dans Le crime de l'Orient Express mais c'était sans compter sur l'imagination de l'auteur qui nous dirige vers un autre drame plus encré dans le réel que celui d' Agatha. Il est question de destiné , de fatalité, c'était écrit quand rien ne peut changer la trajectoire de la mécanique qui s'est mise en œuvre. En cela un personnage apparaît tôt dans la lecture dont on nous dit qu'il viendra prendre sa place dans ce jeu de quille un peu plus tard. Il y a une grande maîtrise de la tension et du suspense. Les personnages sont toute la force de ce roman car ils ont tous un petit quelque chose qui les rend uniques et attachants. Les échanges qu'ils auront entre eux pendant le trajet prennent toute leur importance, pour certains ce sera leur dernier moment de vie. On retrouve toute la finesse de l'auteur lorsqu'il s'agit de psychologie. La rencontre avec des inconnus qu'on ne reverra jamais plus donne la place à une liberté de parole, à des instants hors du temps et plus rarement à de belles rencontres. La vulnérabilité des êtres humains qui sont montés dans ce train de nuit, leurs blessures, leurs secrets, leurs solitudes tout cela était touchant et révélateur de l'imprévisibilité de la vie et de la nécessité de la vivre pleinement. Bonne lecture.
Citations :
Il est beaucoup plus facile de se confesser devant une personne qui ne sait rien de vous, qui ne vous jugera pas, qui n'osera pas, qui ne vous délivrera pas de conseils, qui ne s'y sentira pas autorisée, c'est comme parler au vent, ou parler à la mer du haut d'une falaise.
Le mensonge, parfois, est moins périlleux que la vérité nue. L'aveuglement, parfois, vaut mieux que la lumière crue. Les regrets sont moins corrosifs que les remords. Les accommodements moins coûteux que les bravades.
Il aura fallu aussi par un train de nuit, où peut se passer ce qui ne se passerait pas ailleurs, où ce qui se passe est voué à y demeurer.