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L'atelier de Litote
14 avril 2022

Le Sang ne suffit pas TOTEM N°210

Je remercie les Editions Gallmeister pour l'envoi de ce nouveau titre


Traduit de l‘américain par Anatole Pons-Reumaux 

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Alex Taylor

 

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Biographie de l'auteur
Alex Taylor vit à Rosine, Kentucky. Il a fabriqué du tabac et des briquets, démantelé des voitures d’occasion, tondu des pelouses de banlieue et aussi été colporteur de sorgho pour différentes chaînes alimentaires. Il est diplômé de l’université du Mississippi et enseigne aujourd’hui à l’université de Western Kentucky. Ses nouvelles ont été publiées dans de nombreuses revues littéraires. 

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Présentation de l'éditeur

 

En 1748, un voyageur se réfugie dans une cabane tapie dans les montagnes enneigées de Virginie. Il y découvre une jeune femme, Della, sur le point d’accoucher. L’enfant naît dans cette solitude glaciale. Pourtant, le froid, la faim et l’ourse qui rôde dans les parages ne sont pas les seuls dangers pour la mère et le nouveau-né. Car ce dernier a été promis à la tribu Shawnee : c’est le prix à payer pour que Blacktooth, leur chef, laisse les Blancs du village voisin en paix. Pour sauver son enfant, Della s’enfuit avec l’aide du mystérieux voyageur. Le village envoie à leur poursuite deux frères impitoyables.


 

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Ma chronique :  

 

Après un premier chapitre fait pour vous mettre tout de suite dans l’ambiance, on plonge comme en apnée dans ce western noir et sauvage. Nous sommes en 1748, en Virginie dans les montagnes  où les blancs envahissent, le mot est faible, le territoire  des Shawnees qui  se battent farouchement pour conserver leur terre. Ça,  c’est pour la grande histoire, celle de l’Amérique. Pour ce qui est de la petite histoire nous allons suivre le parcours de Reathel qui accompagné de son chien  va jouer un rôle important dans la survie de Della. L’enfant à naître de Della a été promis au grand chef shawnee Balck Tooth  en échange de la paix sur le village des collons. Della s’est enfuit  pour pouvoir garder son enfant alors que les frères Autry, Elijah et Bertram, missionnés  par le Docteur Crabtree se lancent à sa poursuite. Ils croiseront le chemin du français Simon Cheese pour le meilleur et pour le pire enfin surtout le pire. Un style rude  qui fait échos aux difficultés climatiques, le froid est pourvoyeur de mort assurée alors que partout la violence règne, dans le sang et les tripes si ce n’est pas le froid qui te prends, ce sera l’ourse ou les loups, tout n’est qu’hostilité et mort. Rien ne sous sera épargné, dépecer, scalper, accoucher, tout se fera dans les vapeurs chaudes du sang versé.  L’auteur parvient à nous faire haïr cette nature grandiose tant on se rend contre qu’elle est profondément hostile à l’homme. Il y a une sorte de désaveux du comportement humain lorsqu’il est soumis à la faim, à l’ambition, c’est puissant et l’effet sur le lecteur est impactant. En à peine 320 pages, l’auteur nous livre un Natural Writing féroce, où la peur de mourir devient le moteur dévoyé de la survie. Bonne lecture.

 

Citations : 

 

 

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L’esquisse d’un sourire effleura peut-être son visage.
— Ça vous dérange pas de porter les chaussures d’un mort ? demanda-t-elle.
Reathel lécha son pouce et frotta une tache sur le devant d’une botte.
— M’est avis qu’il n’en aura plus beaucoup usage.
— Elles vous emporteront peut-être sur le même chemin.
— C’est-à-dire ? Que je vais finir par y passer aussi ? ricana Reathel. C’est le lot de tous les hommes nés d’une femme et de l’adversité. 


Des hommes étaient déjà morts pour une demi-pomme de terre, Reathel le savait. Certains tombaient au nom d’une principauté, pour une trahison commise contre un roi, mais ils étaient aussi nombreux à être expédiés à la tombe pour un biscuit rassis ou une demi-tranche de couenne de porc. La faim engendrait le meurtre. Telle était apparemment la seule règle qui gouvernait encore le monde.


En s’avançant d’un pas hésitant, encore sous le choc de l’eau froide, il vit qu’une nouvelle stèle avait été ajoutée. Il s’approcha et lut le nom de l’épouse de son frère, et il se sentit soudain privé de son chagrin. Apparemment, il allait falloir le partager. Et puis il réalisa avec émerveillement que le chagrin était une chose dont un homme pouvait faire des réserves, l’entasser comme de l’or au creux de son âme, même si c’était un trésor amer. Il y avait une forme d’égoïsme à se croire seul dans le secret des neiges cruelles de la souffrance.

 

 

 

gallmeister

 

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