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L'atelier de Litote
18 mai 2022

Les St. Charles [Good Behaviour]

Je remercie les Editions La Table Ronde

collection La petite vermillon pour cette nouvelle lecture.

 

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Traduction :  Simone Hilling

 

 

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Molly Keane 

 

Biographie de l'auteure :

Molly Keane (1904-1996) est née en Irlande dans une famille où « la chasse, la pêche et l’Église étaient d’importance, mais l’éducation confiée aux gouvernantes ». Entre 1928 et 1952, elle publia dix romans et des pièces de théâtre sous le nom de M. J. Farrell. Un pseudonyme qui s’imposait par souci des convenances à moins que ce ne fût pour se préserver de toute vengeance. Après un silence de trente ans, elle signe sous son vrai nom Good Behaviour (Les Saint-Charles), qui remporte un vif succès, puis trois autres romans. Elle s’éteint à l’âge de 90 ans, acclamée par la critique.

 

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Présentation de l'éditeur

L'histoire des St. Charles est celle d'une famille anglo-irlandaise, noble mais ruinée, vivant dans un mélange d'élégance et de décrépitude, et qui refuse de prendre en compte les réalités contemporaines. La narratrice, Aroon, est la fille de la maison. Mal aimée par sa mère, éperdue d'admiration pour son père, elle passera toute sa vie à Temple Alice, et finira par devenir une vieille fille dure, oscillant entre la nostalgie et la violence intérieure. Derrière le monde de rêve et de bonnes manières que décrit Aroon, le lecteur devine la vérité des passions tragi-comiques qui détruisent les St. Charles. Par-delà sa peinture acérée des moeurs d'une classe sociale et des vices d'un système néo-féodal, Molly Keane bâtit un roman familial parcouru de névroses et de tabous universels.

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Ma chronique : 

 

Je découvre avec plaisir l'écriture de Molly Keane, un style particulier, suranné, qui n'est pas sans rappeler celui de Jane Austen en plus caustique. L'action se déroule en Irlande au domaine de Temple Alice, un peu avant la première guerre mondiale. L’auteure est irlandaise et elle nous propose une satire sociale de l'époque. Au fil des pages apparaît un autre monde, un monde révolu, un peu comme Downton Abbey mais en moins grandiose. On assiste aux derniers jours de l'aristocratie anglo-irlandaise. Le premier chapitre pose le décor , Aroon a cinquante-sept ans, elle vient de perdre sa mère et se retourne sur son passé, son enfance puis son adolescence auprès de son petite frère Hubert et de leur gouvernante Mme Brock. Elle nous raconte sa vie de petite fille mal aimée entre une mère qui ne s'occupait pas des enfants qu'elle avait mis au monde, froide et dévalorisante et un père charismatique à qui elle vouait une dévotion mais qui était plus intéressé par les courses de chevaux. A travers les yeux de l'enfant qu'elle était, elle nous relate des faits qu'elle même ne comprend pas à son âge mais que nous lecteur percevons parfaitement. Aroon fera toujours ce qui est de bon ton, ne jamais montrer ses émotions même quand on vit un deuil. Cela ne l'empêchera pas de se montrer parfois de l’arrogance. Conserver les codes de la bienséance tout cela au mépris de ses propres besoins et pourtant ce ne sera jamais suffisant. En lisant ce livre j'avais le sentiment d'une vie gâchée, la solitude, le déclin de la famille, nous montre la transformation d'une enfant joyeuse puis d'une jeune fille encombrée par son physique qui ne correspondait pas à celui l'époque et qui ne trouvera pas de compagnon en une vielle fille plutôt acariâtre et sèche. Des moments accablants et noirs, une tension qui monte imperceptiblement en même temps que l'argent s'envole. Un très beau roman écrit avec style et des personnages complexes qui donne corps au récit. Bonne lecture.

 

Citations :

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La raison pour laquelle je me plaît au désastre des autres, c'est parce qu'ils suscitent ma compréhension et ma sympathie comme ne le font jamais leurs réussites.


Dans l'entrée glaciale, grande créature au chagrin sans bornes, je me fis peur. J'ôtais mes souliers avant de monter. Pas à pas, silencieuse, je passai furtivement devant la porte de Maman. Au-dessus de ma tête, le dôme en forme de citron moulait à la perfection l'air hivernal, comme il avait moulé la lumière et l'haleine des soirs d'été. Dans ce creux de froid et de vérité, je renonçais à mes rêves, leur cœur de vérité, leurs ailes d'espoir se recroquevillant jusqu'à l'absurdité ; je savais que je resterais ainsi à jamais, inchangée, fille véritablement mal aimée.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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