Je remercie les Editions de la Bête noire / Robert Laffont
pour l'envoi de ce nouveau titre.
Katerina Autet
Née en Russie, Katerina Autet a passé son adolescence aux États-Unis. Elle a choisi de venir en France il y a vingt ans dans le cadre d'un échange universitaire, et n'en est jamais repartie. Katerina a étudié la linguistique, l'histoire et l'économie.
Mère de trois enfants, elle habite à Paris et travaille pour une grande entreprise française.
Présentation de l'éditeur
Le nouveau thriller de la lauréate du Grand Prix des Enquêteurs.
Un brillant jeu de faux-semblants.
Dans cette enquête menée par deux détectives débutants, une seule certitude : le bien comme le mal sont une question de point de vue.
Ma chronique :
Comment peut-on mourir deux fois ? Réponse dans ce roman policier somme toute assez classique avec un duo de jeunes enquêteurs sous la coupe d'un chef peu sympathique et une victime qui restera longtemps un mystère puisqu'elle choisit de garder le silence. Charity Quinn est une avocate réputé dont la carrière est mise à mal par le choix de son dernier client à défendre. Elle est mère de deux jeunes femmes Délia et Laurel aussi différente l'une que l'autre. Venant du bas de l'échelle sociale, elle a tout misé sur sa réussite professionnelle pour s'élever et son ascension est une réussite. Juste au moment où elle trouve enfin l'amour, que les préparatifs du mariage sont en cours, tout s'arrête brutalement pour elle lorsqu'elle se retrouve à l'hôpital défigurée. Une intrigue plus profonde qu'il n'y paraît où la notion de justice et d'injustice prend toute sa place dans la résolution du mystère Charity Quinn. Une galerie de personnage tournant autour de la victime qui ont tous une bonne raison de lui en vouloir. Ainsi dans notre recherche du coupable façon Cluedo, ils passent tous par le statut de suspect sous le feu des enquêteurs. La narration du récit est principalement tenue par l' inspecteur Ethan Morrow. On trouve aussi des extraits du journal intime de Charity Quinn toujours précédés d'une épigraphe tirée du Roi Lear de Shakespeare. J'ai beaucoup aimé ce constant rappel à l’œuvre qui apporte un éclairage intéressant au récit. Les thèmes abordés sont nombreux, différence de classes sociales, secrets de famille, non-dits et faux semblants. La psychologie des personnages tient une part importante et le côté peu reluisant de Charity Quinn est un élément essentiel dans la construction de l'intrigue. Un style fluide, une action qui se déroule sur 6 jours et un rythme rapide, m'ont offert une lecture captivante. Je compte bien suivre le parcours de cette auteure. Bonne lecture.
Citations :
Dieu vous a donné un visage et vous vous en fabriquez un autre. C’est à ce moment-là que Tim m’a pris la main. J’ai cru que mon cœur allait exploser, de désir, de joie, de peur aussi. J’en ai eu les larmes aux yeux, et pour ne pas paraître complètement idiote, j’ai murmuré que le spectacle m’avait émue, que jamais encore je n’avais pris la mesure de la trahison dont Hamlet avait été victime. Tim m’a alors dévisagée avec un drôle d’air. Au bout d’un moment, il a porté ma main à ses lèvres. Il a dit que l’art ne pouvait pas provoquer en nous une chose qui n’y était pas déjà. Qu’il agissait seulement comme révélateur de l’existant.
Écrire, c’est donner voix à la souffrance qu’aucun cri ne saurait exprimer. Écrire, c’est être face à soi, seule avec soi, et se dire : voici ma vie. Elle est construite sur un mensonge.
...se méfier du bonheur est une habitude que l’on prend très jeune. Lorsque l’on sent qu’on ne le mérite pas, à cause de ce que l’on est, à cause du lieu d’où l’on vient, le bonheur a beau se présenter à nous, on le rejette. Il n’est pas pour nous, cela doit être une erreur, un étourdissement passager de la part de celui qui vous l’offre.