La mécanique du pire
Je remercie les Editions Jigal-Polar pour l'envoi de ce SP.
Marco Pianelli
À l’instar des personnages de cowboys solitaires, notamment inspirés de ceux de Clint Eastwood, Paco parcourt les villes et villages de France. N’étant pas au Far West et l’action se déroulant aujourd’hui, il ne porte pas de bottes, ne monte pas à cheval, et n’a pas non plus de colt à la ceinture. « Cet homme est aussi fermé qu’un coffre-fort et encore plus muet qu’un pendu… ». Enquêteur officieux et sans carte, protecteur des faibles et bourreaux des criminels. « Si j’enquête, je trouverai, mais l’issue ne sera pas forcément heureuse. Il faut décider maintenant. Soit je poursuis ma route, soit je mettrai à nue la vérité, quelle qu’elle soit. » Un polar noir et bien serré !
Lander doit se rendre à Paris pour accomplir sa dernière mission. Un objectif très à risques, véritable raison de son retour en France et de son changement d’identité. Pour lui, le compte à rebours est déjà lancé. Mais en chemin, il croise la route de Marie. Une jeune veuve dont l’époux policier s’est « suicidé » il y a quelques années, la laissant seule avec leurs deux enfants et beaucoup trop de questions… Lander a un doute, une intuition… Derrière ce geste désespéré, n’y aurait-il pas la marque du Mal ? Comme les ténébreux agissements de la BAC 96 qui semble avoir mis la ville sous sa coupe ! Implacable et plus enragé qu’un fauve, Lander se lance à corps perdu dans ce combat, bien décidé à faire place nette et à rétablir la vérité !
« Pour combattre des démons, on gagne à faire appel au Diable, lui avait dit un jour un chef de clan en Afghanistan. »
De son précédent roman, L’Ombre de la nuit, Whoozone disait : « C’est un scénario huilé où les coups pleuvent et où le mal est partout présent. Combat du faible contre les puissants, scènes dignes d'un western filmé par Tarantino ou Leone, c’est un polar qui fait mouche en touchant à plein d'univers. Marco Pianelli signe une œuvre remarquable au scénario ciselé, au visuel cinématographique, et aborde des thèmes indémodables. J’espère vivement retrouver bientôt ce héros taiseux ayant plus d’un tour dans son sac car il y a tout ce qu’il faut pour faire une belle série. Bravo, j’ai adoré ! » Cet homme qui était survenu comme le hasard, représentait la fatalité, le destin, le tragique et la fin. Le voilà revenu. Avant, il s’appelait Paco. Aujourd’hui il est devenu Lander…
Ma chronique :
Nous quittons Paco Sabian dans L'ombre de la nuit pour le retrouver sous un nouveau nom d'emprunt : Mano Lander. Changer de nom pour mieux se fondre dans l’anonymat et toujours prêt à venir en aide à son prochain, surtout lorsqu'il s'agit d'une aussi belle femme que Marie. Son mari policier s'est-il vraiment suicidé ? L'enquête menée par Lander va se révéler pleine d'actions, un coup de pieds dans la fourmilière et rien ne va plus. Cet ancien soldat, agent secret super entraîné va se dévoué pour que la vérité jaillisse et dans le même temps mener ses propres affaires. Il reste un personnage exceptionnel, taiseux attachant avec les gentils et sans pitié avec les méchants, une vraie caricature qui fonctionne super bien. Un polar bodybuildé qui n'en finit pas de nous surprendre, où tous les coups sont permis. Il y a du Rambo en lui, dur à la douleur et fin stratège, rien ne lui résiste ou presque. L'utilisation des réseaux sociaux et autres gadgets connectés donne à l'intrigue un côté très actuel.
Un style aussi percutant que son personnage. C'est dynamique et enlevé, on ne s'ennuie jamais. J'ai apprécié d'en apprendre un peu plus sur notre très mystérieux personnage. Les descriptions des combats sont jubilatoires et graphiques, de quoi visualiser la scène comme si on était au cinéma. En les lisant j'avais parfois la sensation d'être en slow motion. On ne compte plus les nombreux personnages secondaires, de vrais pourris, corrompus jusqu'à la moelle au sein de la police mais aussi des mafieux locaux toujours prêt à tout pour agrandir leur territoire. Tout cela nous donne un sombre aperçut de la nature humaine où règne l'intérêt personnel, l'injustice et la violence.
Une lecture plaisir que l'on est incapable de poser trop longtemps. Je lui souhaiterai bien de trouver le repos du guerrier mais en même temps j'adore découvrir les nouveaux challenges qu'il doit relever, j'espère que nous pourrons encore le retrouver dans un prochain roman. Bonne lecture.
Citations :
La décadence des plus grandes civilisations s'enracinait dans leur grandeur, quand la faiblesse en leur sein les y prédestinait.
Arrivé à la porte d'entrée du bâtiment, il regarda à nouveau sa montre. Le bus devait être au bout de la rue. Encore trente secondes. Il entrouvrit et constata que c'était bien le cas. Il compta dans sa tête, et sortit au moment où celui-ci passait. Les flics en planque n'auraient rien vu, rien entendu. On conclurait à un suicide.