Le fric ou l'éternité
Je remercie les Editions Jigal-Polar pourl'envoi de ce SP.
Paul Chazen
Paul Chazen est né au son du rock’n’roll. Il a toujours aimé la lumière vive, la musique, les pâtes et… les mots. Puis il a vadrouillé passant des zones trop humides et mal tempérées à des rivages plus cléments. Il y a des années où il a eu envie de ne rien faire. Et d’autres, dont nous ne saurons rien. Le Fric ou l’éternité est son premier roman.
Ici, la Famille avait toujours régné en maître absolu. Socrate, lui n’en savait rien et n’en soupçonnait même pas l’existence. Mais comme au flipper, parfois il y a des rencontres qui bouleversent les destins ! Pour Socrate, ce sera Nino. Et avec lui son cortège de tsunamis. Parce que, il faut bien le dire, tueur, ce n’est quand même pas un métier comme les autres ! Gratifiant ? Oui, bien sûr. Mais pas facile tous les jours de tenir sans arrière-pensée la balance du jugement dernier ! Parfois, il suffit d’un rien…
Ma chronique :
Devenir liquidateur sans vraiment l'avoir voulu, presque par inadvertance, c'est un peu ce qui arrive à Socrate. Ce petit fils d'immigrés qui lorsqu'il était enfant jouait dans les bidonvilles de la cité a toujours su au fond de lui qu'il était fait pour autre chose, mais quoi ? Au fond c'est de fatalité dont il s'agit. Sa rencontre avec Nino l'italien qui appartient à La Famille va irrémédiablement changer le cours de sa vie. En quelques 120 pages, Paul Chazen nous dresse le portrait d'un homme sans véritable conscience qui fait cela comme il aurait fait autre chose. Ses questionnements sont limités. Capable du pire comme du meilleur mais surtout capable d'ôter la vie sans que cela ne l'empêche de se regarder dans la glace. Une écriture vive et acérée, des chapitres courts pour une lecture non-stop. Précédés d'épigraphes qui ont tout de la stratégie de combat et qui trouvent peut-être leur explication dans la rencontre avec Monsieur Wu, personnage énigmatique et plein de sagesse. Je n'ai pas pu m'empêcher de penser aux anciens épisodes de la série Kung fu interprétée par David Carradine. Une histoire d'homme où le seul personnage féminin est une grand-mère qui sent le saucisson à l'ail. Socrate évolue au fil des rencontres qui se révéleront significatives pour lui. Un premier roman qui se lit comme un conte nous faisant réfléchir au fait que le fric participe grandement au bonheur mais ça on le savait déjà. Bateau, bord de mer et bouteilles de vins ruisselantes, un beau programme qui si en plus est partagé avec un véritable ami professionnel dans la cuisson des pâtes peut vite amener à la perfection. Petit bonus non négligeable une bande son pas mal du tout, en fin de livre qui reprend les références musicales qui ont ponctué le récit. Bonne lecture.
Citations:
J'étais sûr de rien, ça c'est sûr. Je ne savais même pas comment je pourrais faire un truc pareil... J'avais même pas l'idée de ce que ça voulait dire, tuer un mec. Putain, flinguer un type, ça s'improvise pas, quand même...
A une certaine distance, la dépouille du scarabée ressemble au scarabée lui-même