L'inspecteur Dalil à Beyrouth
Je remercie les Editions Jigal-Polar pourl'envoi de ce SP.
Soufiane Chakkouche
Ma chronique :
Première rencontre avec l'inspecteur Dalil, de nationalité marocaine, et l'écriture savoureuse de Soufiane Chakkouche. L'inspecteur Dalil, à la retraite, reprend du service, une nouvelle mission l'attend au Liban. Une jeune chanteuse marocaine à trouvée la mort dans un grand hôtel. Ce sera la couverture parfaite pour partir enquêter sur tout autre chose. Il devient un agent très spécial, un 007 oriental avec toute la verve et l'humour qui lui colle à la peau sans oublier sa petite voix intérieure qui est un personnage à part entière. Entre les services secrets marocains, le Hezbollah et d'autres pays comme l'Iran et Israël, on entre dans un méli-mélo où même une chatte ne retrouverait pas ses petits. Le personnage se dévoile dans toute son humanité avec ses failles et ses faiblesses. Mention spéciale pour le petit personnage de Rafik, jeune réfugié syrien dont la destinée nous prend aux tripes.
Un style à part qui oscille entre oralité et vulgarité maîtrisée, qui donne à son protagoniste toute latitude pour être lui même, un homme au grand cœur avec de beaux restes, krav maga y compris. Il m'a fallu du temps pour entrer dans ce polar, les intrigues ne servant de mon point de vue que de prétextes à faire interagir notre héros. Une mise en place et un rythme lent, peu d'action, peu de suspense bref s'il n'y avait la truculence des dialogues, j'aurais pu me laisser décourager par ce personnage atypique, un brin vieux beau, un brin misogyne mais courageux et brave devant le danger. Pourtant je suis restée sous le charme de cette écriture vivante, chaude et épicée, appréciant les traits d'humour comme les références à DSK ou Céline Dion. J'ai aimé que l'auteur nous parle du Liban, de sa cuisine, de ses souks de la vie là-bas c'était enrichissant. Les personnages sont étonnants qu'ils endossent le rôle de méchants islamistes avec leur barbe et leur mine patibulaire ou encore celui d'une femme sublime mais fourbe comme Nabila l’Égyptienne, ils sont ensorcelants. Et puis il y a les détails qui tuent et ils sont nombreux, je vous laisse les découvrir. Bonne lecture.
Citations:
—Avez-vous des rats dans vote tiroir, lieutenant ?
—Heu ! Non, pourquoi ? Répondit Zyad d'un air ressemblant à celui que dessine la surprise sur le visage d'un enfant.
—Alors, pourquoi vous évitez d'écrire dans la marge des feuilles ? C'est du gâchis et pas très écologique. Ces marges ont été crées pour protéger les manuscrits des rats qui en grignotaient les bords dans les bibliothèques, les archives et autres lieu de stockage du savoir et de l'information, expliqua l'inspecteur.
Mister Monde fit battre ses brodequins militaires. Il vint planter son arme contre la gorge de l'inspecteur en tirant sur les cheveux de l'Adam grisonnant afin de mieux se faire offrir la pomme. Barbe rousse laissa faire et Dalil ne montra aucun signe de résistance. Sa pomme était belle et saillante. Il parla.