Théodore
Je remercie les Editions HC pour ce partenariat.
Laurent Laviolette est né en région parisienne en 1971. Il est nommé, en 2011, secrétaire général de l’Année des Outre-Mer, au cours de laquelle il organise l’inscription au Panthéon d’Aimé Césaire. Après un passage par les cabinets ministériels, il réintègre ses fonctions dans le privé et se consacre à l’écriture. Théodore est son premier roman.
Théodore naît en 1871 à Paris, où ses parents meurent tragiquement durant les événements de la Commune. Recueilli par son oncle, capitaine d'industrie à l'ambition dévorante, il n'est pas un enfant comme les autres. Remarquablement intelligent, hypersensible – notamment au froid – virtuose, il est convaincu d'être Dieu. Obnubilé par la question d'éternité, il va très vite franchir un interdit et s'emparer de l'âme de ceux qu'il aime.
De la Commune aux années 1990, on suit les aventures d'un homme seul, aussi détestable qu'attachant qui, à travers ses rencontres, se pose et nous pose les grandes questions de notre condition humaine : la mort, la liberté, l'amour, l'art, l'éternité, Dieu...
" Que dirais-tu de ne plus vieillir, de ne jamais mourir, d'être imperméable au temps qui passe, sans être seule puisque je serai toujours là ? "
Plus qu'un roman, Théodore est une fresque historique étourdissante, un héros que l'on déteste et que l'on adore... une histoire qu'on ne lâche pas.
Ma chronique :
Un coup de cœur pour ce premier roman qui met en scène un personnage extraordinaire. Théodore bébé sauvé d'une mort certaine par son oncle va se révéler être un enfant brillant à qui il donnera une mère Irina, une éducation et une situation. Théodore porte toujours plusieurs couches de vêtements car il craint maladivement le froid.Il se voit comme Dieu et a la capacité de capter les âmes des personnes qu'il aime, donc la question de l'éternité devient rapidement essentielle dans sa vie. Sa vie est marquée par l'art.Le récit se déroule entre 1871 et 1990 et suit les événements majeurs tels que la Commune, la première et la seconde guerre mondiale jusqu'en 1990. Il est impossible de lire ce livre sans penser à d'autres histoires telles que Le portrait de Dorian Gray ou encore Lestat le vampire qui partagent le thème de l'immortalité. Théodore est un personnage très attachant qui le devient de moins en moins au fil de ses actes. Le héros est un monstre et si nous acceptons sa façon de faire nous acceptons la chosification des victimes. Il peut être considéré comme un personnage presque divin, un assassin terrifiant, un être doté d'un pouvoir magique, un individu seul, errant d'âme en âme sans trouver le repos.
Ce livre a été un coup de cœur pour moi, j'ai été captivé jusqu'à la fin. L'auteur a su me maintenir sur la corde. Je n'étais pas sûr de savoir comment réagir à cette histoire extraordinaire qui peut autant faire rêver que prendre un tour plus effrayant. Certaines scènes m'ont procuré un sentiment de malaise et à la fois d'attraction.
Une plume fluide et un parcours sur la ligne du temps qui donne à ce récit un air de fresque historique. Un roman inclassable, à la fois historique, paranormal, philosophique. Ne passez pas à côté. Bonne lecture.
Citations :
Etrange sensation de se savoir en vie mais de ne pas en avoir le souffle, d'être sans Être, était-ce cela, la mort ?
Hortensia n'était ni religieuse ni croyante, c'étaient les lois raciales du nazisme qui lui avaient fait prendre conscience de l'importance de sa judéité.