Vine Street
Je remercie les Editions du Rivages/Noir pour l'envoi de cette nouvelle lecture.
PAST LIFE est son premier roman.
Il est connu pour la série de romans policiers Abigail Boone .
Londres, 1935. Geats travaille pour la police des Mœurs. Misanthrope et hargneux, il dirige la racaille de Soho selon un code moral élastique. Ses ruelles étroites sont peuplées de jazzmen, de bookmakers, de mafieux et de michetons. Aussi, lorsque le corps d’une prostitué est retrouvé au-dessus d’un club, les détectives de la criminelle se contentent de classer l’affaire comme un suicide. Geats, quant à lui, flaire déjà la piste d'un tueur pervers et insaisissable que l'on surnommera le Brigadier.
Ma chronique :
Le roman noir de Nolan se déroule dans Londres et le Soho des années 1935. L'histoire commence lorsque Geats et Willamina "Billie" Massey, affectés à la brigade des mœurs, découvrent le corps d'une prostituée. Cassar, de la célèbre "Brigade volante", ancien collègue de Geats se joint à l'enquête. Ils découvrent la petite Nell, fille de la victime, cachée sur les lieux du crime. Leur chef, Proudfoot, conclue avec empressement que la victime, étranglée avec son propre bas, s'est suicidée. Le cœur du roman réside dans la relation entre Cassar, Geats et Billie, ainsi que dans l'implication de Geats avec la jeune fille témoin. Le rythme est lent et nécessite de s'immerger dans l'atmosphère et les personnages, le livre captive par son intrigue qui se déroule dans le milieu de la pègre de Soho pendant les années de l'entre-deux-guerres à Londres. Un tueur en série « Le Brigadier » laisse de nombreux corps derrière lui et ce sur de nombreuses années. Il viole, tabasse, mutile et ôte la vie dans le milieu des prostituées. C'est un monde violent où déjà la drogue, les gangs et la prostitution font des ravages. C'est vraiment le personnage de Leon Geats qui apparaît comme le plus important à mes yeux , il est comme on dit aujourd'hui borderline, toujours sur le fil mais il n'y a meilleurs que lui dans la connaissance de Soho, de ces bars et ces night-clubs. Les multiples rebondissements apportent du fil à retordre au lecteur, attention, la chronologie peut s'avérer complexe. Les personnages se révèlent attachants et le monde de l'entre-deux-guerres réaliste. Une époque où l'attitude et le comportement de la police envers les femmes et les prostituées laissent pantois. L'histoire oscille entre noirceur et humour, entre aventure et gravité, maintenant le lecteur dans une lecture compulsive alors que la curiosité est poussée au maximum. Un coup de cœur assurément . Bonne lecture.
Citations :
Des immeubles étroits, liés entre eux comme les piquets d’une palissade, des couloirs miteux et des caves humides dont la saleté prouvait que les vieilles pierres de l’ancienne cité grouillaient encore de vie.
Défoncer des portes.
Fracasser des crânes.
Coffrer des gangs.
Depuis toujours persuadé d’être destiné à autre chose, mais incapable d’imaginer quoi, Geats traitait la vie comme une série interminable d’altercations qu’il entreprenait avec un mépris insouciant pour son sort ou celui des autres, en attendant qu’un jour se révèle son but ultime.
Il savait les choses indicibles qui étranglaient le cœur.
Savait que la lie de toute horreur était la même pour tous, et que nous l’appelions le monde. Qu’elle entraînait toute vie jusqu’au dernier rivage.
Cela vint à lui telles les ténèbres intérieures qui envahissaient sa vision, la dévorant depuis le centre, gueule béante qui croissait sans cesse, pressant le monde visible jusqu’à ses marges, jusqu’à ce qu’il comprenne que cette opacité était réalité un vaste néant.
Le néant d’où il venait.
Le néant auquel toute vie retournait.