Le crépuscule des éléphants
Je remercie l'auteur et les Editions IFS
pour l'envoi de cette nouvelle lecture
de leur collection Phénix noir.
Guillaume Ramezi
Au Gabon, le danger est omniprésent. Des meurtres atroces ont été commis... Andreas ne se fie pas aux autorités locales corrompues jusqu’à la moelle.
Lorsque Camille, capitaine de police à Paris, reçoit son appel de détresse, elle n’hésite pas à se mettre en danger pour le rejoindre. La jeune femme va se retrouver au cœur d’un trafic d’ivoire international qui ne laisse aucune chance aux éléphants et leurs défenseurs.
À qui profite réellement ce commerce ? Qui en tire les ficelles ? À qui peut-on réellement se fier ?
Guillaume Ramezi met en lumière un commerce illégal et pourtant toujours d’actualité dans un polar à la fois angoissant et touchant.
Ma chronique :
Un polar hors frontière, puisqu’il se passe en Afrique et plus précisément au Gabon. C’est par amitié que la capitaine de police Camille Lambert basée à Paris décide de répondre à l’appel au secours d’Andréas. Rien ne va plus dans la réserve des éléphants, des massacres sont régulièrement commis sur les pachydermes et on vient de retrouver le corps de son directeur Esmond Martin et ce n’est pas le premier meurtre qui s’y déroule. On va plonger dans un trafic international d’ivoire avec la Chine en maître d’œuvre, sur fond de corruption et de braconnage.
Une belle écriture qui se dévore tant l’auteur ne relâche jamais la tension qu’il y exerce. Nous allons suivre Camille dans son enquête mais aussi son équipe de soutien restée en France. Le personnage d’Andréas apparaît trouble dès le début et Camille n’est plus certaine de reconnaître en lui son ami de jeunesse militante. J’ai beaucoup aimé les différents personnages secondaires. Tout d’abord le docteur du dispensaire et la petite Grace qu’il a adoptée, viennent mettre un peu de lumière dans un récit bien noir, où la nature humaine est dévoilée dans ce qu’elle a de plus sombre. Il y a aussi Bonaventure le chef des gardes du parc, un autochtone qui à un rôle important à jouer et qui possède une part d’ombre à découvrir.
Une enquête aux multiples ramifications, qui ne manque pas d’actions et de dangers en tout genre. De quoi se laisser prendre au fil des pages dans un tourbillon de violence envers les animaux et les humains.
Un roman en partenariat avec la fondation WWF Belgique puisqu’il participe au programme d’adoption symbolique d’un éléphant. Bonne lecture.
Citations :
— Le plus jeune, nous l’avons recueilli à la suite du dernier massacre. Il a miraculeusement échappé au carnage, il était probablement caché dans les sous-bois et trop effrayé pour s’approcher. Sa mère fait partie des victimes. En temps normal, dans une harde classique, s’il arrive malheur à l’une des éléphantes, les autres sont en mesure de prendre le relais et d’allaiter les petits non encore sevrés. Malheureusement cette fois, toutes les femelles ont été exterminées. Si nous ne l’avions pas repéré par hasard, errant et épuisé, ce pauvre bonhomme serait mort de faim. Nous le nourrissons au biberon et nous avons décidé hier de le placer en compagnie de Topsy. C’est cette grosse mama que vous voyez là-bas. Elle, c’est l’inverse. Elle a mis bas il y a trois semaines et cela ne s’est pas bien passé. Son bébé était mort-né et elle a eu beaucoup de mal à l’expulser. Nous avons dû l’opérer dans la foulée. Elle va de mieux en mieux et si nous avons de la chance, elle va s’attacher à l’autre petit et sera encore capable de l’allaiter.