Les gens heureux lisent et boivent du café
Agnes Martin-lugand
Après 6 ans d'exercice en qualité de psychologue clinicienne dans la protection de l'enfance, Agnès Martin-Lugand se consacre aujourd'hui à la littérature. Elle analyse et dissèque avec finesse, humour et tendresse les mécanismes de l'âme humaine pour nous livrer des récits qui nous parlent et qui nous vont droit au coeur.
" Ils étaient partis en chahutant dans l'escalier. [...] J'avais appris qu'ils faisaient encore les pitres dans la voiture, au moment où le camion les avait percutés. Je m'étais dit qu'ils étaient morts en riant. Je m'étais dit que j'aurais voulu être avec eux. "
Diane a perdu brusquement son mari et sa fille dans un accident de voiture. Dès lors, tout se fige en elle, à l'exception de son cœur, qui continue de battre. Obstinément. Douloureusement. Inutilement. Égarée dans les limbes du souvenir, elle ne retrouve plus le chemin de l'existence. C'est peut-être en foulant la terre d'Irlande, où elle s'exile, qu'elle apercevra la lumière au bout du tunnel.
L'histoire de Diane nous fait passer par toutes les émotions. Impossible de rester insensible au parcours tantôt dramatique, tantôt drôle de cette jeune femme à qui la vie a tout donné puis tout repris, et qui n'a d'autre choix que de faire avec.
Citation :
Mais je ne suis pas prête... je traîne trop de casseroles. Je ne peux pas exclure Colin, comme tu viens de le faire avec Megan. Si je commence une histoire avec toi, je te reprocherai un jour ou l'autre de ne pas être lui... d'être toi. Je ne veux pas de ça... Tu n'es pas ma béquille, ni un médicament, tu mérites d'être aimé sans condition, pour toi seul et non pour tes vertus curatives. Et je sais que... je ne t'aime pas comme il faut. En tout cas, pas encore. Il faut d'abord que je me reconstruise, que je sois forte, que j'aille bien, que je n'aie plus besoin d'aide. Après ça, seulement, je pourrai encore aimer. Entièrement. Tu comprends ?
Il lâcha mes mains comme si je brûlais, sa mâchoire se crispa. Je soufflai, regardai en l'air avant d'asséner le coup de grâce :
- Je vais partir, parce que je ne peux pas vivre près de toi.
Ni loin de toi, pensai-je. Mes larmes coulaient sans discontinuer, nous nous regardions dans les yeux.
- Je dois finir de me reconstruire, et je dois le faire toute seule, sans toi. Pardon, murmurai-je.
Ma chronique
Commencé à 7h ce matin fini à 11h, je n'ai pas pu poser ce livre avant de l'avoir fini.
J'aime cette histoire de reconstruction après avoir perdu son mari et sa petite fille,
Diane passe par les différentes phases du deuil et va se transformer
en une autre femme, plus forte mais à quel prix.
Un voyage, tout quitté pour rebondir en Irlande.
Beaucoup d'émotions, des personnages bien campés. C'est un roman émouvant.
On suit Diane dans sa déprime dans son chagrin et sa tristesse et
on la suit encore quand elle touche le fond et se relève.
Il n'y a que le passage de la rivalité avec Megan que je n'ai pas apprécié.
Peu crédible à mon goût et assez déstabilisant en effet
il y a un temps pour tout et là ce n'était pas le bon moment pour moi.
La question du deuil aurait pu être encore mieux approfondie et traiter plus avant.
Et puis il y a le personnage de Félix le meilleur ami "gay" bien entendu.
Il est attachant, a de l'humour et est d'une fidélité à tout épreuve son amitié est très belle.
Léger et grave par le sujet traité ce roman à une fin inattendue.
Je file lire la suite puisque suite il y a avec " la vie est facile, ne t'inquiètes pas"