Fantazmë
Niko Tackian
Ma chronique :
Quel plaisir que de lire à nouveau Niko Tackian. Fantazmë est le second opus après Toxique, il peut se lire séparément sans souci de compréhension. On retrouve tous les membres de la brigade du groupe de Tomar Khan pour une nouvelle enquête qui va nous mener vers la mafia albanaise, le destin des immigrés ou encore la prostitution forcée des filles de l’Est. Encore une fois on ira de rebondissement en surprise et de coup de cœur en coup à l’âme. Lorsqu’un immigré Syrien est retrouvé battu à mort dans une cave toute l’équipe a le sentiment que l’enquête va s’enliser et pourtant c’est sans compter sur l’apparition d’un nouveau personnage bien énigmatique surnommé « Fantazmë » qui se comporte comme un justicier laissant derrière lui des victimes qui en leur temps ont eu un passé de bourreau. Les chapitres vont alterner entre l’évolution de l’enquête et un côté plus introspectif de Tomar notre personnage principal. C’est dans ces moments où l’on découvre l’âme torturée et les pensées secrètes de Tomar que j’ai apprécié toutes les émotions ressenties face à ma lecture. L’écriture rythmée et particulièrement prenante, il se passe toujours quelques chose dans ce bouquin, on ne s’ennuie jamais. Les côtés sombres de l’âme humaine y sont dévoilés et je suis restée en peine face à des situations que je connaissais mais qui ici prennent vie avec une force qui nous emporte. C’était aussi un plaisir que de retrouver les personnages féminins de ce thriller. La mère de Tomar est toujours aussi combattante et ne manquera pas de donner un éclairage humaniste à une situation qui plonge beaucoup dans l’indifférence, c’est un personnage fort en symbolique. Il y a aussi la belle Rhonda qui prend de plus en plus de risque pour l’homme qu’elle aime et c’est juste … beau. Je vous laisse découvrir le troisième personnage féminin qui a été pour moi une douleur et un coup de cœur. C’est un livre dur avec des scènes tellement bien écrites que j’avais l’impression de les voir défiler sous mes yeux, il faut garder le cœur bien accroché mais c’est aussi pour ce réalisme que j’ai adoré ce livre. J’espère qu’il y aura encore d’autres suites et je serai parmi les premières à m’y coller. Bonne lecture.
Citation :
Eric, lui au moins, savait précisément ce que la vie pouvait lui offrir : rien. Comme disait le dalaï-lama, le pape ou une quelconque grosse tête, c’est quand on perdait tout qu’on prenait conscience de ce qu’on possédait réellement, c’est -à-dire, et en résumé, sa bite et son couteau, si on avait la chance d’en avoir un.