L’ømbre de la baleine
Je remercie les Editions Calmann-Lévy pour l'envoi de ce nouveau titre.
Camilla Grebe
NOUS PLONGE DANS DES EAUX BIEN SOMBRES…
En parallèle, nous rencontrons Samuel, adolescent rebelle, dealer à mi-temps, élevé par une mère célibataire aussi stricte que dévote. Sa vie bascule quand celle-ci jette à la poubelle des échantillons de cocaïne que le baron de la drogue de Stockholm lui a confiés.
Alors que Samuel trouve une planque idéale sur la petite île de Marholmen, où il est embauché par la jolie Rachel pour devenir l’auxiliaire de vie de son fils Jonas, Malin et Manfred font fausse route. Mais toute leur enquête change de cap le jour où la mère de Samuel signale enfin sa disparition…
Une triple narration redoutable qui confirme à nouveau le talent exceptionnel de Camilla Grebe pour tisser des intrigues complexes. Fausses pistes et retournements incroyables côtoient une réflexion passionnante sur la fragilité de l’adolescence et de la filiation. Un grand cru, pour une grande dame du polar, désormais couronnée du très prestigieux Glass Key Award.
Camilla Grebe est l’auteure d’Un cri sous la glace, son premier livre écrit en solo, paru en 2017 aux éditions Calmann-Lévy, grand succès dès sa sortie tout en devenant un phénomène mondial. Le Journal de ma disparition, paru en 2018, vient de remporter l’immense Glass Key Award, récompensant le meilleur polar scandinave. L’Ombre de la baleine est sur la liste des meilleures ventes en Suède depuis sa parution. Camille Grebe sera présente en France à l’occasion de Quais du Polar 2019.
Ma chronique :
Un roman qui nous est vendu comme un polar scandinave et c’en est un, sans conteste mais c’est aussi bien d’autres choses tout d’abord, il y a un côté quasi mystique et poétique avec l’analogie de Jonas pris dans le ventre de la baleine, c’est aussi un roman psychologique qui joue avec les liens familiaux et bien entendu il a une portée dramatique qui nous entraîne dans une intrigue profonde et sans promesse de retour. L’action se déroule dans l’archipel de Stockholm où l’on retrouve en mer les corps fracassés et enchaînés de plusieurs jeunes hommes. Pour mener l’enquête un du de choc en la personne de Malin, enceinte et de son chef Manfred rongé d’inquiétude face au coma de sa petit fille. Il y a aussi un autre couple détonnant, celui de Samuel et de sa mère qui le cherche partout car il semble avoir disparu. Samuel a trouvé la cachette idéale en travaillant pour Rachel, il prend soin de Jonas son fils handicapé suite à un accident.
L'histoire avance vite au fil des chapitres nommés du prénom des différents personnages narrateurs. J’ai ressenti beaucoup d’empathie pour Samuel qui semble faire mauvais choix sur mauvais choix avec une petite voix off toujours dévalorisante, que chacun d’entre nous a surement du entendre une fois dans sa vie. La relation mère/fils est tout sauf satisfaisante mais malgré tout en sent qu’il y a beaucoup d’amour entre eux, même s’il n’est pas démonstratif et cela donne de l’espoir. L’histoire personnelle de anfred vient se greffer à l’intrigue et ajoute une touche de tension supplémentaire mais l’on reste encore une fois sur le fil tendu du lien parent/enfant et c’est la même chose avec le couple que forment Rachel et Jonas. Tous ces duos sont des personnages essentiels à l’histoire alors que les liens s’entrecroisent et que l’intrigue prend une dimension de plus en plus dangereuse, on assiste à des retournements de situations épiques. Bonne lecture.
Citation :
J’entends ma mère s’affairer dans la cuisine. Quelle plaie, ma daronne ! Non seulement elle me rebat les oreilles avec ses injonctions – cherche du boulot, va à l’agence pour l’emploi, range la vaisselle et j’en passe – mais en plus elle se fait de la bile du matin au soir. Et son anxiété pénètre en moi ; tout mon corps me démange comme si des fourmis se promenaient sous ma peau.
On dirait qu’elle n’a pas pigé que je suis adulte. J’ai fêté mes dix-huit ans le mois dernier ; pourtant, elle continue de me couver comme une mère poule, à vouloir contrôler mes moindres mouvements, comme si j’étais sa mission sur cette Terre. Ça me rend dingue.