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Anne Boquel

Biographie de l'auteure

Anne Boquel a coécrit avec son mari Étienne Kern plusieurs essais remarqués sur la littérature et les écrivains. Ils vivent à Lyon où ils sont tous deux professeurs de lettres. Le Berger est son premier roman.

 

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Présentation de l'éditeur

Lucie est conservatrice d'un petit musée de l'Oise. Rien ne va vraiment mal dans sa vie, rien ne va vraiment bien non plus. Le jour où une amie l'embarque dans un groupe de prière, son existence prend une couleur plus joyeuse. Elle se sent revivre. D'autant que le Berger et maître à penser de la communauté lui fait intégrer le cercle restreint des initiés. Sans le mesurer, elle consacre bientôt toute son énergie à la Fraternité, négligeant son entourage. L'incompréhension gagne ses proches, qui, désarmés, la voient s'éloigner d'eux. Mais, lorsqu'ils s'en inquiètent, leurs questions se heurtent au silence.Dans son désordre enfiévré, jusqu'où Lucie poussera-t-elle le zèle ?

Premier roman captivant, poignant portrait d'une jeune femme en plein désarroi, Le Berger dépeint sans complaisance la réalité sordide des mouvements sectaires, tout en s'interrogeant sur la quête de spiritualité dans nos sociétés individualistes.

 

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Ma chronique : 

 

Un premier roman édifiant qui nous fait entrer de plein pied dans le monde nébuleux des sectes. C’est un sujet qui m’a souvent laissée perplexe tant je crois au libre arbitre de chacun mais devant le nombre des dérives sectaires, je dois bien reconnaître que la recherche de fraternité, de spiritualité peut s’avérer être un piège. L’auteur nous propose de suivre le parcours de Lucie, conservatrice dans un musée de province. A l’initiative de Mariette, elle va se retrouver  dans groupe de prière qui va lui apporter  beaucoup et finir par lui prendre encore plus. J’ai trouvé l’analyse des étapes  mis en place par «la  Fraternité » en la personne de son berger Thierry particulièrement bien amené, lentement mais surement. Son manque de confiance en soi, son besoin de reconnaissance et d’amour  en font une victime toute trouvée. Puis vient une alternance de chaud / froid qui déstabiliserai n’importe qui. Sans compter des outils efficace comme la privation de nourriture, de libre arbitre, de sommeil, de vie sociale et j’en oublis tout cela est fort bien huilé et porté par une écriture soutenue qui  rend le récit glaçant. Une lecture qui fait mal, qui met mal à l’aise entre incompréhension et colère. Une descente vertigineuse allant de  la joie sincère des débuts et  la dégradation irrémédiable du final. La lente transformation de cette jeune femme  est d’une efficacité à toute épreuve. J’avais hâte de savoir si Lucie arriverait à se relever de cette expérience au combien douloureuse. J’ai eu le sentiment d’être à l’intérieur de la secte tant l’auteur nous fait vivre la psychologie du groupe tout autant que celle de Lucie. Une analyse qui ne peut laisser indifférent, où l’on comprend que cela peut arriver à n’importe qui et c’est tout bonnement effrayant. Bonne lecture.

 

 

Citations : 

 

quote leftLucie était depuis peu la proie d’un désir secret, qu’elle jugeait méprisable, mais dont elle ne parvenait pas à se débarrasser. Elle souhaitait, dans la foule des petits frères et sœurs, être distinguée par le Berger.


Marcher dans la rue sans courber l'échine, oser regarder les gens dans les yeux, dire bonjour à voix haute, cesser de se mettre à trembler à la moindre manifestation de l'imprévu ; c'étaient ses victoires, les preuves minces et tangibles d'un retour à l'équilibre dont on ne pouvait savoir combien de temps il prendrait

 

 

 

 

 

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